
 | La décolonisation a rendu sa légitimité aux peuples africains. Belle formule...
Dans le nord-Cameroun, rien n’a changé. À peine si le panier de crabes cupides et corrompus qu’y forment les européens bien installés a-t-il accordé une importance à cette nouvelle donne politique.
C’est dans cette ambiance trouble que Mathilde et Clément, jeunes idéalistes fraîchement débarqués, vont découvrir, chacun à leur tour, leurs désillusions. Et l’amour que Clément cherche à offrir à Mathilde lui voile la vue au point qu’il ne s’apercevra même pas qu’il va servir de coupable idéal et sans valeur à un crime que les blancs du village pouvaient difficilement imputer à quelque habitant déjà intégré que ce soit. Clément, arrivé clandestinement, omnubilé par sa quête amoureuse, s’avère être le bouc émissaire parfait.
Seul Amiel, l’instituteur inquiétant de la ville, haineux, borgne et vengeur de cet œil que la médecine européenne n’a pas su lui rendre vingt-cinq ans plus tôt, va prendre en charge Clément et Mathilde. Mais quand quelqu’un sort quelqu’un d’autre des ennuis, ce n’est pas obligatoirement parce qu’il lui veut du bien... |