|
| |
|
|
|
|
| Anton Witkowsky est devenu champion du monde. Redouté, adulé et détesté, encensé et critiqué, il fait la une des magazines, multiplie les déclarations fracassantes, se complaît dans les frasques et les provocations, s'affiche avec des femmes qu'il répudie tout aussitôt. Bref, Anton mène ce qu'il est convenu d'appeler une vie de rock star. Anton est au sommet. Mais la roche Tarpéienne n'est pas loin du Capitole, et pour Anton ce sera bientôt la disgrâce du tribunal où il siège sur le banc des accusés, trajectoire brisée. Le chemin, personnel et intime, sera long qui le ramènera dans sa cité d'origine, et le conduira jusqu'à la rédemption... |
  Coacho
| J’aime beaucoup Baru. La vivacité et la nervosité de son trait, le choix de ses cadrages, la narration toujours vitaminée de ses histoires, et le diptyque de L’Enragé n’échappe pas à la règle. Le sujet de fond est intéressant (on sait l’auteur très impliqué dans la vie sportive et associative) et c’est une chose sûrement rare en BD qui nous est contée dans la collection Aire Libre. Deux belles couvertures qui se font écho pus tard, qu’en est-il vraiment ?
Et bien je fais partie des déçus et, sans le revendiquer haut et fort, mes craintes ébauchées lors d’une tome 1 trouvent confirmation dans le tome 2, en même temps que la lumière est faite sur toutes les questions laissées en suspens à la fin du tome 1.
Passent encore les caprices de stars, la grande machination préparée de longue date, les personnages caricaturaux qui nous sont présentés (l’avocat au procès n’en est qu’un petit exemple), mais la flambée humaniste des dernières pages est, sinon grotesque, tout du moins navrante. La mobilisation finale avec ce combat omniprésent pour la vérité est une fumisterie tout droit sortie des mauvais films hollywoodiens à la morale scabreuse.
En cela, je suis très déçu et si le fond est juste et beau, il ne trouve malheureusement pas sa place dans une histoire aussi ancrée dans la réalité.
Et c’est peut-être bien là le problème de ces ouvrages. Car malgré tout, la fiction qui en est la base est par trop fidèle à la réalité, l’auteur ayant eu besoin de ramener chaque lecteur au confort de repères qu’il connaît bien.
Mais déjà dans le tome 1, des choses montraient quelques erreurs dans ces choix (le cas des articles de l’inflexible et incorruptible Mourad parus dans l’Equipe me semblaient démonstratif de ça car tous les lecteurs du quotidien sportif savent que les pages de boxe ne peuvent pas être encadrées des brèves de cyclisme (v. p. 44 du tome 1) ou pire encore dans les pages de foot (v. p. 45 du tome 1 où il est question de Zagallo, l’entraîneur du Brésil, ou du stade de Gerland !) et ça sentait un bidouillage pas abouti !).
Là, avec la grande solidarité avec un sportif honni et à la côte d’amour plutôt faiblarde, comment se retrouver avec des émeutes, des marches de solidarité, des articles dans les plus grands journaux, des concerts, et une pétition de 423.000 signatures serait donc suffisante pour réviser un procès ?
Enfin… Anton Witkowsky aurait dû écouter son père et ne pas fricoter avec Don King et la racaille d’escrocs qui l’ont conduit dans cet épisode douloureux de son histoire.
Enfin, c’est dommage, en grand fan de Baru, je reste sur ma faim et je regrette cette dérive façon série B de ce diptyque qui aurait pu être une référence du genre.
Récit vitaminé, bien construit, cohérent, avec des moments forts, tout était réuni pour un grand récit d’aventure urbaine mais franchement, l’intensité dramatique tombe à plat et fait même trop rire par moments pour rester bluffé par L’enragé… Dommage, j’enrage…
|
|
|
|
|
|
| |
| |