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  MR_Claude
| Deuxième oeuvre de Baudoin que je lis, et style complètement différent, après Le Voyage. Oeuvre étrange pour auteur étrange, serais-je tenté de dire. Il s'agit là d'une autobiographie, mais sans thème précis, clairement affiché. Passé la première page introductive, on commence par un souvenir de séjour à Beyrouth, meurtrie par la guerre, puis les souvenirs s'enchaînent sans lien réel, sans ordre chronologique. Un peu comme tout un chacun qui laisse ses pensées dériver... Et Baudoin semble peindre cette suite de souvenirs de la même manière, en improvisant, en se laissant dériver, parfois de simples illustrations avec commentaire en voix off, parfois des scènes plus construites. Et du coup, l'effet produit est inégal, car tellement personnel, tellement intime, certaines séquences font mouche, sont belles par ce qu'elles racontent, par leur illustration. Et pour d'autres, on passe à côté, on peut difficilement se sentir touché par tous les souvenirs mêmes infimes d'un autre. Les propos paraissent parfois dérisoires, exagérément "poétiques". Baudoin en semble conscient, à en juger par l'une des dernières séquences, sur la digue, où Mathilde se moque gentiment de son discours lyrique sur les vagues. Finalement rien n'a d'importance ("Eloge de la poussière", au final, c'est tout-à-fait ça), sauf peut-être la forme même, à savoir un rythme propre à Baudoin, très libre, très contemplatif, fait des rencontres, de femmes toujours, et une galerie de portraits, à peine esquissés parfois, et qui remontent parfois régulièrement, comme sa mère, dont le portrait "en creux" fait finalement resortir tout l'amour qu'il peut avoir pour elle.
Au final, une oeuvre inégale, parfois touchante, parfois belle (on peut être complètement rebuté par le dessin, j'en trouve personnellement certains superbes), avec pour seule trame de fond, l'anecdote, la contemplation, et les souvenirs de personnages qu'il a aimé. Pas d'histoire, mais des portraits entremêlés. |
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