|
| |
|
|
|
|
| Durandur encule tout le monde |
|
  benoit springer
| J'ai d'abord lu cet album chez mon libraire mais Je n'ai pas réussi à l'acheter, il m'a mis trop mal à l'aise. Puis, en en parlant, j'ai pris de la distance, j'ai pu apprécier la valeur de cet album et je suis retourné l'acheter.
On ne peut pas rester indifférent à cette lecture. Il fait se côtoyer jeunesse et vieillesse, innocence et perversion, innocence et cynisme, sexualité et mort, nous interroge sur notre voyeurisme, notre curiosité morbide, sur notre rapport à l'image, sur ce qu'on est prêt à accepter sans broncher.
Ce livre vaut la peine d'être lu et d'être acheté. Ne serait-ce que pour qu'il ne reste pas planqué derrière les comptoirs des libraires ou tout en haut des rayonnages.
Qui plus est, la fulgurance, l'impact, l'extraordinaire puissance du dessin est ici éclatante. Peu d'album de Bande Dessinée vous secoue autant. Peu d'images sont aussi acides. La rigueur, l'énergie et la justesse du trait de Durand rendent les situations encore plus terribles et perturbantes.
On peut, à la lecture de ce livre, assez vite conclure à la grossièreté, l'outrance, s'arrêter au fait qu'on trouve ça choquant, ce qui est le cas. Mais je pense que ce livre vaut qu'on s'interroge un peu plus que ça, sur ce qu'il nous dit de nous. |
Coacho
| Ouh là là ! Voilà un titre qui permet soit d’attirer le jeune boutonneux en mal d’émotions érectiles, soit de prévenir le lecteur que sa lecture risque d’être d’un niveau particulier comme l’induit l’utilisation de ce vocable si dur.
Derrière la provocation évidente de ce titre, que peut-on trouver ?
Et bien derrière un trait noir qui pourrait faire croire à certains dessins de Serre, on trouve tout ce qu’il y a de plus choquant, sale, trash, crade, pornographique, torturé, ignoble, immonde et tout ce que la morale réprouve.
C’est un éclatement de tous les tabous (et pas que les tabous d’ailleurs !), de toutes les valeurs morales.
On se roule dans la fange la plus épaisse, la plus culpabilisante devant ces pulsions malsaines mises en dessin par un Durandur en grande forme.
L’exhibitionnisme de ces histoires s’offrent vulgairement, de façon brute, à notre voyeurisme le plus morbide et l’auteur en joue et en rajoute.
Trop ?
Parfois on peut s’en convaincre mais après tout, passés les deux premiers chapitres, on découvre des trouvailles qui, même s’ils sont dérangeantes, n’en sont pas moins bonnes et bien traitées. Je parle notamment de la scène de torture dont l’auteur nous rend responsable.
Cet album atteint de grands sommets répulsifs et n’est pas à mettre entre toutes les mains.
Ca dérange, ça gratte, ça gène, ça pue, c’est sale, mais c’est quand même plutôt bon.
Enfin, moi, j’ai bien aimé, et pourtant, écrire ça a déjà un côté révulsant… Mais comme c’est l’effet recherché…
|
|
|
|
|
|
| |
| |