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| Nakanishi, délinquant tout droit sorti de la maison de redressement, essaie en vain de se libérer de son passé de voyou.
Son nouveau job ne lui procure aucune satisfaction et il doit sans cesse subir les provocations de son patron. Un jour, une connaissance anonyme du Net lui propose de participer à un jeu mystérieux pour se libérer de son stress : Duds Hunt.
Chaque participant est équipé d’un téléphone portable, baptisé le pointeur, ainsi que d’un PDA lui permettant de localiser ses adversaires, mais aussi d’être repéré.
Le but du jeu : récupérer le pointeur de l’adversaire, chaque prise rapportant 100 000 yens. Une seule règle : tous les coups sont permis… |
  Noir Firebird
| Premier essai pour l’éditeur Ki-Oon de s’aventurer au-delà des sentiers battus de la fantasy, qui faisait pour le moment l’intégralité de son catalogue, Duds Hunt déçoit quelque peu. Précédé d’une réputation élogieuse, acquise sur le net grâce à une intelligente campagne de promotion menée par l’éditeur, l’objet renferme au final de nombreuses qualités formelles, mais pêche au niveau du fond, les maladresses scénaristiques étant assez évidentes, et les situations trop tirées par les cheveux.
Nakanishi est un ancien délinquant, reconverti en agent d’assurances à sa sortie de maison de redressement. Frustré par le monde du travail, il est initié par un internaute au jeu « Duds Hunt », dans lequel des joueurs se chassent dans le but de récupérer des primes. Tous les coups sont permis.
Ce postulat de base rappelle sur bien des points la trame de Battle Royale. Heureusement, Tsutsui parvient à se démarquer de son évident modèle en ne proposant pas quelque chose de fortement marqué émotionnellement, comme pouvaient l’être le film de Fukasaku et le roman de Takami. Dans Duds Hunt, pas d’états d’âme : les participants sont tous des délinquants notoires, à la recherche d’argent facile et de sensations fortes.
Ce point constitue à la fois le point fort et le point faible du manga : si la relative déshumanisation de l’intrigue permet d’introduire des scènes d’action stylisées à l’extrême, au niveau relevé par un découpage nerveux, mais propre, elle pose un véritable problème de fond, qui va au-delà de la réponse simpliste que donne l’auteur à la fin de l’histoire. Les délinquants sont-ils tous des êtres prédestinés à commettre des méfaits et à être des poisons pour les autres ? N’existe-t-il pas des causes sociologiques qui poussent à la violence et au rejet d’une société omnipotente ?
Tsutsui néglige ces questionnements, et si son approche est plus celle de la monstration que de la démonstration, on ne sent pas la distanciation nécessaire avec son sujet pour faire de Duds Hunt une œuvre allant au-delà du simple divertissement. Car, bien qu’il ne prenne pas parti, il y a une certaine complaisance dans sa mise en cases qui ne peut que le desservir.
A ces défauts déjà fort dommageables pour l’intérêt de l’œuvre, s’ajoute un dénouement assez raté, le personnage clé de l’intrigue s’avérant au final bien ridicule (voir l’histoire du chien, complètement à côté de la plaque). Dans le même registre, l’intervention du patron de Nakanishi est également stupide et hors de propos et n’amène qu’au renforcement de la caricature.
C’est bien dommage, d’autant que l’on sent chez le mangaka un vrai désir de bien faire, et un talent évident. Duds Hunt se pose donc comme une oeuvre de jeunesse plutôt réussie, mais qui manque fortement de maturité, ce qui la prive du statut d’indispensable. Le travail absolument parfait de Ki-Oon contribuera cependant à rendre la lecture plus agréable, et pour se divertir sans se creuser la tête, ce titre est une excellente alternative aux shônen d’action. |
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