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  herbv
| Alors que Caïman est toujours dans le monde des mages à la recherche de son passé et du mage qui l’a transformé, Nikaido est faite prisonnière par En. Amenée dans le repère de ce dernier en compagnie du Professeur Kasukabe, peu ému par une situation qui semble être plus que délicate, de « Diantre » Jonson, de Thirteen qui doit regretter d’être là et d’un Doc transformé en champignon, notre restauratrice spécialisée en gyôza, qui se révèle être un mage très puissant, est destinée à devenir la partenaire de En, même sous la contrainte, à l’occasion de la Blue Night, ce qui la changerait au plus profond d'elle même. Caïman va-t-il réussir à être le sauveur de son amie, lui qui ignore le danger qui pèse sur elle et même sa présence dans le monde des mages ? En va-t-il réussir à retrouver son mystérieux ennemi, l’homme aux yeux en croix, et se venger de la cuisante défaite que celui-ci lui a fait subir il y a quelques années ? Que va-t-il bien pouvoir se passer quand ceux-ci vont se rencontrer ? Tout cela, vous ne le saurez pas dans le sixième volume mais quelle importance...
Dorohedoro 6 confirme, s’il en était encore besoin, ses immenses qualités. Le récit de la quête de Caïman est plus passionnant que jamais. La narration reste un modèle de rythme et de clarté malgré les multiples trames scénaristiques. Grâce à des analepses toujours bien gérées, on en apprend un peu plus sur certains personnages, même si les informations sont données avec parcimonie. Cette fois, il s’agit de En dont on découvre quelle a été l’enfance et que l’on voit sans son masque. Enfin, le dessin est toujours aussi formidable de maîtrise et colle parfaitement aux propos de Q-Hayashida, l’auteure. Certes, son aspect « sale », renforcé ici par quelques petits soucis d'impression, peut rebuter plus d’une personne mais il se révèle être d’une telle richesse dans les détails qu’il serait regrettable de s’arrêter à une première impression, forcément erronée. Plus que jamais, cette série est une des plus passionnantes qui sont proposées sur le marché francophone du manga, on ne le répètera jamais assez. Vivement le tome 7, vraisemblablement encore un autre coup de cœur. |
nirvanael
| Le tome précédent de Dorohedoro s'achevait alors que la clique de Hole tombait littéralement entre les mains de En. De fait, ce tome 6 est un peu moins « léger » que les précédents puisqu'une certaine tension pèse toute la lecture du volume, nos amis de Hole font en effet plus que confirmer leur mauvaise posture initiale. Mais les délires à la Dorohedoro ne sont évidemment pas absents pour autant : nous avons ainsi droit dans le deuxième chapitre à ce qui s'apparente être une enquête policière qui est évidemment gore, bien menée, jubilatoire, pleine de détails concernant le monde des mages et qui nous fait un joli pied de nez dans sa conclusion (tout ça en une vingtaine de pages !).
Outre le dessin, à l'impression un peu baveuse cette fois-ci, toujours impressionnant de détails et de maitrise dans les rendus crades et sensibles (avec une touche de Nihei, l'auteur de Blame, pour les décors), trois principaux éléments me font dire que ce tome 6 dépote grave, un peu plus que les précédents, c'est dire :
Cela a déjà été dit, mais l'absence de manichéisme est magistrale dans le sens où nous sommes attachés aux protagonistes des deux camps qui s'opposent (tout en s'entraidant parfois, oui, c'est complexe). L'auteure a su rendre leur cruauté jouissive par moment (non, ce manga ne rend pas pervers), mais cela nous est retourné dans la face lorsque cette cruauté est portée à d'autres personnages que nous apprécions. Les affrontements auxquels nous assistons n'en sont que plus forts à suivre.
Une autre chose qui marque dans cette série, et c'est suffisamment rare pour être signalé, est le « traitement » des personnages féminins. Outre la perturbée et hilarante Ebisu, Nikaido et Noi sont physiquement des dignes représentantes de l'espèce des bimbos blondes à la poitrine improbables et il arrive environ une fois par tome que l'une d'entre elles, voire les deux, se retrouvent partiellement dénudées, voire carrément à poil. Pour autant, si le lecteur ou la lectrice peut occasionnellement se rincer l'œil, jamais nous ne verrons ces persos dans des postures ou des attitudes à caractères sexuels ou de soumission, leurs compagnons masculins se comportent d'ailleurs avec elles comme ils le feraient avec un pote du même sexe et elles n'ont absolument rien à leur envier niveau capacités martiales.
La dernière chose à relever, qui est l'enjeu majeur de la série, est le mystère qui plane autour de l'identité de Caïman. Si les indices étaient précédemment semés au compte-goutte, l'auteure nous donne maintenant deux pistes possibles, qui laissent encore bien des choses en suspens, certes, mais au moins on avance, même si une des deux possibilités se révèlent plus qu'inquiétante et qu'aucune des deux n'est peut-être la bonne !
Une nouvelle fois je ne termine pas ma chronique de Dorohedoro sans avoir souligné l'excellent travail d'adaptation (si on ne tient pas compte de l'impression baveuse), malgré une ou deux petites fautes, le travail sur la langue est juste excellent et participe de beaucoup au plaisir que l'on prend à lire cette série. Vivement le tome suivant ! (s'il pouvait avoir une couverture aussi sublime que celle-ci...)
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