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  doremi
| Ce neuvième tome de Donjon Monsters m'a surpris... puis complètement exalté. Tout d'abord, c'est une des séries de Donjon que je préfère. J'adore aussi Potron-Minet mais surtout pour l'ambiance que Blain met dans ses dessins. Ce que j'aime bien en fait dans Monsters, c'est que chaque album se suffit à lui-même et c'est toujours très amusant de se faire surprendre par des auteurs "qu'on imaginait pas faire ça" comme Andreas ou Menu par exemple...
Enfin bref. Je commence par l'histoire. Deux surprises : ça se passe sous l'eau et avec des personnages que je ne connaissais pas. D'habitude, le personnage principal des Monsters est bien connu et la tranche de sa vie qui est racontée est surtout prétexte à faire rire. Ici, ça fait rire aussi mais l'histoire est beaucoup plus dramatique et poignante : une jeune fille de bonne famille se retrouve soldate du grand Khan malgré elle après le massacre bien sanglant de toute sa famille... Je n'en dis pas plus, les quelques premières pages valent le coup. Cette jeune fille devient alors l'équipière d'une bande de barbares affolants qui assassinent et violent à tour de bras. Certaines scènes sont même assez dures, il faut le reconnaître. On sent que Sfar et Trondheim s'en donnent à coeur joie... A certains moments, leur humour noir m'a fait penser au premier film de Benoît Poelvoorde "C'est arrivé près de chez vous" ("Reviens gamin, c'était pour rire !"). C'est le même ton décalé je trouve.
Côté dessin, alors là, j'ai été assez époustouflé. Je connaissais d'autres productions de Killofer en noir et blanc. Et bien en couleur, ça donne vraiment bien. L'animation des personnages sous l'eau ne doit pas être évidente du tout... surtout quand un des personnages principaux est une méduse. En plus, ses dessins sont très fouillés et fourmillent de détails. Ca valait le coup d'attendre ! Certaines pages sont somptueuses : les châteaux sous-marins par exemple. Et puis finalement, on tombe sur la dernière case et on ne peut que dire d'un air pantois "Wow!".
Pour moi, un des meilleurs Monsters (avec ceux de Nine et d'Andreas) et un des meilleurs Donjon (avec Potron-Minet). Mais un doute m'angoisse... la pause carrière de Trondheim ne va-t-elle pas mettre à mal le beau rythme de parution des "Donjon" ? Aah! Pitié Lewis! |
Matt Murdock
| Le dernier Donjon Monster de Trondheim, Sfar (au scénario) et Killoffer (aux dessins) cache bien son jeu. D'abord je ne reconnais pas les dessins trash de ce bijou qu'est les 676 apparitions de Killoffer (allez-y si vous avez l'estomac bien accroché !), ici tout est coloré, avec des animaux, sous l'eau, tout cela m'a l'air assez naif. Cette impression s'eclipse très vite au bout de 7 pages, après plusieurs meurtres gores (l'action de l'album se passe sous l'eau, le sang se répand partout !), un viol, de la nécrophilie. Puis on suit l'histoire d'une jeune femme poisson, obligé de se faire passer pour un garde de Shiwomihz, bras droit d'Herbert le canard, devenu le Grand Khan ! (Si vous n'avez rien compris, courrez lire Donjon, prévoir un budget en conséquence, et une addiction de plus à votre vie !). Bref c'est l'histoire, plutôt classique, mais bien fichu, de la perte de l'innocence d'un personnage de l'univers de Donjon. Avec Trahison, coup-bas, désillusion, et ivresse du pouvoir. C'est toute l'ambiance de Donjon Crépuscule qui se dessine là.
Un bon Donjon, comme la plupart des Donjon Monster qui ont quand même eu comme dessinateur Blutch, JC Menu, Blanquet, et maintenant Killoffer. Bref que du bon et toujours une excellente introduction à des auteurs plus underground d'habitude. |
vivlo
| Au premier abord, c'est le niveau graphique qui saute aux yeus : Killoffer maîtrise dans tous les styles (regardez ses 'billets svp' pour vous faire une idée de l'éclectisme de ses talents graphiques) et ici il étonne par sa beauté d'abord, beauté étrange car il utilise un style hétéroclite peu évident puis par sa justesse par rapport à l'évolution graphique des niveaux du Donjon : l'époque potron-minet privilégie les traits agressifs qui passent au noir et blanc, pour une ambiance noire ; l'époque Zénith se dote d'un graphisme naïf (Menu, Trondheim) et l'époque Crépuscule est dessinée avec des traits un peu moins naïfs et plus détaillés. Ici on retrouve un dessin naïf, précis et détaillé ; qui correspond bien au niveau du donjon correspondant à la fin du Zénith et à la veille du crépuscule (le grand Khân apparaît).
Ensuite le scénario... égal aux meilleurs autres scénarios, on observe la lente évolution d'une naïve petite ado en mal de phéromones et de culotte phospho qui va basculer dans le cauchemar des réalités de domination par la Géhenne. Elle va tuer une amie, dans des circonstances que je préfère cacher pour la dramaturgie :) puis va tuer des soldats dans un enchaînement d'actions qui paraît encore plus logique que dans le film 'harry, un ami qui vous veut du bien' (les univers étant très différents).
voilà... des retournements et une profondeur scénaristiques jusqu'au bout, desservies par un dessin d'une qualité rarement égalée. Un des meilleurs Monsters, jetez vous dessus :)
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