| Loïc Largier aime à dire que dans son travail, la bande dessinée ne constitue que le point de départ, qu’il s’agit pour lui, avant tout, de travailler sur le dessin, avec du dessin.
Ses œuvres s’apparentent à une cartographie mémorielle, usant de nos souvenirs de lecteurs par l’apparition de motifs connus reproduits sur calques, faussement nostalgiques car incessamment noyés, surimposés et perturbés par une stratification à la profondeur fantôme, calque sur calque, noir sur noir, invitant à la perte dans une topographie pourtant balisée.
La bande dessinée y apparaît alors comme le moteur idéal à des expériences de projections : le texte émerge des motifs de l’image, l’image d’un répertoire sans fond engageant une multiplicité des montages, entre lignes de partage et trajectoires sans issues, ainsi ouverte à l’infini des lectures.
Réalisé à partir d’une série de seize images en grand format ensuite redécoupées pour constituer les 130 vignettes composant le fil directeur du livre, Des Combats est autant une bande dessinée qu’un essai poétique sur la méthode qui en a permis l’élaboration. |