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herbv
| Le dernier sergent est une trilogie en devenir qui vient prendre la suite directe du Journal, une tétralogie remarquée et remarquable parue chez le défunt éditeur ego comme x entre 1998 et 2002 (les tomes 1 et 2 ont été regroupés en un unique volume en 2011, le tome réédité en 2010 dans une version – très – augmentée). Après une longue attente de plus de vingt ans et une réédition du Journal en 2022 par Delcourt, ce premier opus répond aux attentes des fans du travail autobiographique de Fabrice Neaud.
De nombreux thèmes traversent les 460 et quelques pages de ce premier tome. Sur une structure chronologique prenant la suite directe des Riches heures (Journal 4), l’auteur parle de sa vie personnelle : la mort de sa sœur et de son père, ses relations difficiles avec sa mère et une partie de sa famille, ses réunions amicales qui se raréfient au fur et à mesure des départs vers d’autres cieux, ses difficultés avec le monde du travail, etc. Nous avons ainsi un témoignage des difficultés matérielles qu’entraine la précarité professionnelle ; il en profite pour critiquer le petit monde de la communication, mais aussi celui de la bande dessinée, ses deux univers professionnels. Il parle aussi longuement de ses préférences amoureuses et de ses pratiques sexuelles qui ne sont pas épanouissantes.
Surtout, Fabrice Neaud continue de développer une réflexion sur l’homophobie grâce à la pensée féministe découverte par le biais de nombreux écrits, notamment de militantes lesbiennes. Il rencontre des intellectuels gays qui l’inspirent par leur réflexion et leurs propos. Et les lectrices et lecteurs du Dernier sergent reçoivent ainsi un condensé de ces réflexions et trouvent des pistes d’approfondissement. Il en résulte une savoureuse critique des milieux intellectuels gauchisants et apporte un témoignage sur l’homophobie omniprésente d’une petite ville de province. L'ensemble amène à une lecture enrichissante, mais exigeante, tout comme l’auteur l’est avec lui-même.
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