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| C'est à Babylone que se tenait le carnaval des dieux. Mais les dieux dansent toujours et Léopold Zlaty le réalise dans Le dernier Marduk. Bien plus, les plus vertueux continuent à vouloir ordonner un chaos primitif, entretenu par la race funeste des humains depuis qu'ils ont déchu de la tour de Babel.
Ainsi Marduk s'attaque à l'œuvre du diable, celui qui pourrit et sépare. Il sait qu'il a pour lui le visage boursouflé de sa génitrice, Tiamat, obstinée dans sa volonté de revanche. Les deux entités cosmiques reprennent leur luttes éthérées qu'elles précipitent sur Terre, dans une chute luciférienne.
Terre et ciel, bien et mal ; rien n'a changé dans l'univers binarisé. Mais celui qui tente la fusion cosmique a besoin des humains. Alors, dans un mouvement que l'alchimie désigne comme l'œuvre au noir, il sacrifie Léopold pour que s'ouvre l'empire du rêve, ou monde de l'unicité.
Et cet empire reçoit l'humaine Dagmar, pour que par elle s'unisse ce qui est épars et que dans un nouvel oeuf primordial naisse celui dont la destinée est de faire renaître un monde exempt de corruption.
Il n'est pas étonnant qu'Eric Liberge ait choisi pour cette histoire hautement spiritualiste la cité de Krpeliany - soeur cachée de Prague, comme l'étoile invisible d'un système double - car elle pourrait bien receler une ruelle des faiseurs d'or - hommes ô combien corrompus - qui conduit certains soirs à la demeure étoilée reconstruite en pierres philosophales par Marduk, maître d'un Léopold avatar du Golem.
Et c'est dans la Prague au bord du rêve, que Dagmar comprend qu'elle a vécu près des dieux et si proche du mystère, quelle peut désormais les rejoindre, auprès de ces mères mythiques qui ont engendré le bien sur la Terre comme au ciel. |
