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| A quel point un livre peut-il influencer la vie d'un homme ? Jusqu'où peut mener l'amour d'une œuvre littéraire ? Le narrateur de ce livre - qui est resté anonyme - nous partage son expérience intime de lecteur passionné. Une passion qui l'a emporté vers un monde étrange où il a notamment rencontré un singulier personnage au bec de canard |
  herbv
| J'ai lu Derfal le Magnifique qui se passe postérieurement à La table de Vénus et qui nous propose un début de réflexion sur la place de la littérature dans la vie d'un homme. Nettement plus court (69 demi-planches) que les autres oeuvres touchant au cycle de la bibliothèque de Juanalberto, cette oeuvre nous propose un "conte philosophique" qui tourne autour de l'écrit et de l'importance démesurée qu'elle peut prendre chez certaines personnes. Quelques thèmes multiples comme dans les deux opus précédents du cycle, tournés autour de l'écrit ainsi traité de façon un peu plus approfondie, comme celui de l'information, de l'originalité, de la perception d'une oeuvre. Tout cela est fait de la façon un peu trop appuyée, exagérée, sans assez de nuances que j'ai déjà ressenti dans La table de Vénus. Mais de très bonnes bases de réflexion sont ainsi proposées au lecteur qui pourra développer son propre avis et le généraliser à ses autres passions, excessives ou non, dans d'autres domaines tant on aborde des problématiques universelles. A lire absolument si vous êtes fan de BD qui ne soit pas purement distrayante. |
tortotte
| Un splendide OVNI que ce Derfal.
Après "l'Horloge" et "la table de Venus", Roosevelt nous promène dans une autre époque, dans un autre développement de son monde fascinant.
Le récit d'une quête intellectuel pour s'approprier une oeuvre, celle de Derfal, et pour "l'incorporer" jusqu'a la conversion de son existence. "J'irai jusqu'au bout du monde pour toi" semble dire le principal personnage, jusqu'a l'expatriation, jusqu'a l'"ex corporation de mon être".
Un récit splendide souvent drôle et "remuant", très bien construit, très clair et avec une ambiance dont il est souvent cruel de se détacher. Une vision du monde pénétrante par sa logique. Le dessin et les personnages peuvent surprendre en bien ou en mal mais ne constitue sans doute pas le principal intérêt. Par petite touche le récit vous prends, sans doute à jamais pour moi (je suis un peu fanatique c'est normal!)
La lecture des autres ouvrages de Roosevelt sans constituer des suites ou des prémisses donnent a chacun d'eux une profondeur, et voir même (allons-y franchement!), une charge d'âmes (rien que ça et oui!) supplémentaire
Roosevelt est également (c'est le mot) peintre et on peut voir ses oeuvres sur http://www.juanalberto.ch/
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rohagus
| Derfal le Magnifique a été la première BD de Roosevelt que j'ai lue, mais elle m'a nettement donné envie de lire le reste de son œuvre un peu à part.
Cette BD, parue chez la Boîte à Bulles quant à la version que j'ai lue, est un petit album (de 72 pages quand même) sous une couverture souple et dans un format proche à l’italienne. De belle facture, l'album bénéficie d'un prix assez réduit comparé à sa qualité physique. Restait à savoir si le contenu valait le coup. Et pour moi ce fut le cas, oui.
Le dessin, en noir et blanc, est très plaisant à lire et à regarder. Le trait est léger et souple, les personnages et décors sont simples tout en étant originaux et réussis.
Quand on entame cette BD, on a véritablement l'impression de découvrir ce qui ressemblerait à un scénario de Benoit Peeters mis en image par Moebius. Roosevelt n'a bien sûr pas l'incroyable maîtrise technique de Moebius mais leurs styles s'apparentent pour le bonheur des yeux et le plaisir du lecteur. C'est donc un dessin que je trouve joli et surtout propre à entraîner le lecteur dans un monde mêlant la science-fiction, le conte et le monde réel.
Et effectivement, je trouve que le scénario de ce récit rappelle la structure de certains récits de la série Les Cités obscures de Peeters et Schuiten. La majorité du récit se passe de dialogues, le tout étant présenté par un narrateur, le héros lui-même, un peu distant avec sa propre vie qu'il raconte. Avec lui, nous allons découvrir tout d'abord son propre monde, à la fois proche et différent du nôtre, puis voyager vers une autre civilisation, la Blanquie, encore une fois très proche et très différente de notre propre monde. Loin de nous présenter les événements et les lieux de manière distante, le récit réussit dès le début à nous attacher au personnage principal et à sa passion pour un auteur littéraire : Derfal. C'est cette passion, la passion d'une vie, qui va diriger toute l'existence du narrateur, l'amener à quitter son pays et adopter le style de vie et la langue d'un pays totalement éloigné du sien.
A travers ce récit, c'est une réflexion sur la vie, sur l'art, sur la façon dont sont ressenties les œuvres d'art, et sur la manière dont un homme doit appréhender sa vie en fonction de ses passions. Mais cette réflexion reste toujours sur le ton de la légèreté, de la poésie, sans jamais sombrer dans la prise de tête morose.
C'est beau, c'est intelligent, c'est poétique, c'est agréable à lire.
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