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| Alors que la Grande Peste décime allégrement l'Europe, dix jeunes damoiseaux et damoiselles se réfugient dans la campagne toscane et égayent leurs journées en racontant des histoires à tour de rôle. |
  oslonovitch
| Avec ce grand format, les éditions Ego comme X permettent à Vincent Vanoli de profiter enfin pleinement d’un support adapté à son style. Et du reste, l’auteur ne s’en prive pas en nous offrant un découpage dynamique, varié, et des planches d’une page absolument magnifiques, pas très loin des motifs qui garnissaient les chapitres moyenâgeux de nos livres d’histoire lorsque nous étions enfants.
Certaines histoires sont muettes et la finesse du trait de Vanoli, tout en gris, permet de suivre l’action tout en se régalant du décor. On sent que l'auteur a pris du plaisir à relater ces scènes muettes.
Les personnages sont torturés et complexes, comme souvent chez Vanoli, noirs et inquiétants. L’humour trouve toutefois sa place plus d’une fois dans ce recueil et je me suis même surpris à sourire (ce qui n’est pas la première réaction du lecteur lorsqu’il se plonge dans une œuvre de Vanoli).
L’ambiance est à part, originale et vraiment réussie : les intrigues s’adaptent
parfaitement au style graphique de l’auteur.
C’est une Italie vivante et active avec laquelle on voyage tout au long de cet album, une Italie profonde, avec ses clochers et ses curés, ses amoureux éternels et ses rancunes tenaces. Plus que des histoires, ce sont parfois des contes qui nous sont proposés ici, des contes tour à tour philosophiques, burlesques, tragiques ou tout simplement instantanés d’une vie. Et le style graphique de Vanoli revêt une dimension moins onirique que dans ses œuvres mettant en scène des personnages actuels. Toujours aussi tourmenté, le côté expressionniste de son trait est pleinement maîtrisé, parfois très fouillé aussi, l’univers ici présenté est réellement une grande réussite. Vanoli travaille à l'encre de chine puis au crayon et enfin à la gouache blanche pour créer les effets. Graphiquement le résultat est réellement envoûtant.
A noter que l'adaptation ici présente n'a rien à voir avec la très lubrique adaptation de Pier Paolo Pasolini et que le Décaméron de Vanoli est à l'image du reste de sa production : ténébreux, intrigant mais diablement poétique.
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NDZ
| C'est parti pour une promenade dans des enluminures d'époque, mais sans dorures et vermillons... juste une palette de gris impressionante.
Cette adaptation est moins drôle que l'original, mais plus variée par la même occasion. La mélancolie, le cynisme et l'humour sont tout de même au rendez-vous. Les tableaux se succèdent et la chute est juste dans la majorité des cas. Le "grand" format (si on le compare au mimolettes, ciboulettes, Chasse-galerie et Comète) nous permet d'admirer certaines pleines-pages qui nous permettent de plonger de manière sûre dans le récit (processus également utilisé dans "Le bon endroit" mais surtout à son apogée dans "La route des Monterias", dans lequel la fin en est grandiose).
Le tout est cohérent et rythmé, on ne s'ennuie jamais et la lecture en est presque trop rapide. Un exercie d'adaptation réussi par Vincent Vanoli. |
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