|
| |
|
|
|
|
| Debout l’humanité conte l’ahurissante histoire de Tenkai Taihei, maigre petit homme, bonne pâte mais facilement manipulable, dont les spermatozoïdes possèdent deux queues et donnent naissance à un troisième genre humain : ni mâle, ni femelle, mais neutre, asexué. Ces humains du troisième sexe, nés dans des éprouvettes et produits en série par millions, sont naturellement dociles et obéissants. Ils vont être utilisés à des fins serviles, comme objets sexuels pour humains dépravés, ou comme chair à canon dans les guerres partout sur la planète. Mais l’heure de la révolution finit toujours par sonner et debout, l’humanité ! |
  lanjingling
| Voilà un Tezuka qui, bien que traitant beaucoup de technologie, est un peu passé hors radars, un Tezuka que j’ai néanmoins trouvé très intéressant.
On est ici dans sa veine la plus absurde, avec un dessin des plus simplifiés, se contentant de l’essentiel, et qui emporte en un tourbillon une multitude de sujets. C’est d’abord un livre encore plus anti-militariste que Les Tuniques Bleues : l’histoire commence pendant la Seconde guerre mondiale, alors que les seuls morts que l’on voit sont des passants, ou des déserteurs massacrés en masse par des bombardements de leur propre armée. Le début de l’histoire est sur le mode burlesque, puis devient plus sérieux, du moins par la diminution du nombre de gags. Car on est ici en présence d’un grand délire de S.F. politique. L’absence totale de rigueur scientifique ne rebute pas, un peu peut-être l’apparente désinvolture de l’approche, le trop plein de thèmes. Nul autre que Tezuka n’oserait ainsi méler en une histoire la guerre, l’eugénisme, la société de consommation, la société du spectacle, la libéralisation sexuelle, les dérives de la publicité, les conglomérats militaro-industriels, avec des personnages tous pitoyables, le héros en particulier est un pauvre type tombé dans un univers trop écrasant pour n’importe qui, et s’y débattant comme il peut. Un fourre-tout exemplaire de son époque (paru entre 1965 et 1968, on y trouve le créateur de Godzilla et un écrivain fascisant faisant penser à Mishima), avec bien des échos actuels. |
|
|
|
|
|
| |
| |