Dans la veine du tome 1, Dark Victory 2 remet en scène les mêmes personnages aux prises avec les mêmes démons. Dans cet album, les psychologies sont creusées et le scénario progresse en même temps. Le personnage de la jeune procureur s'étoffe et devient carrément ambigu, du même que le rôle de Harvey Dent alias "Pile ou Face". Catwoman pèse un peu plus encore sur l'histoire, participant à l'histoire en se mêlant aux enquêtes nocturnes de Batman qui reste sur ses gardes vis à vis d'elle. La famille de mafieux est encore très présente et apporte toujours cette parenthèse de polar typiquement américaine, toujours très réussie.
Batman est lancé à corps perdu dans sa traque du serial killer qui pend ses victimes en laissant un message codé sous forme de jeu du pendu en utilisant des dossiers volés chez "Pile ou Face". L'arrivée dans la partie de plusieurs figures typiques de l'univers Batman se fait parfois de manière un peu ouverte, sans introduction, et l'attention du lecteur est toujours soumise à des enchaînements parfois violents qui réclament sa vigilance pour suivre toutes ces histoires menées de front. Loeb semble parfois être à deux doigts de se faire dépasser par l'ampleur de son histoire, tant celle ci est vaste et riche. Mais à chaque fois il sait retomber sur ses pieds pour finir sur une impression de maîtrise autant pour ses personnages que pour leurs destinés.
En entretenant juste ce qu'il faut de mystère et de profils complexes pour le scénario et pour les héros de son récit, Loeb signe un tome 2 lumineux toujours parfaitement soutenu par des dessins très inspirés de Sale.