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| Dans la nuit, une jeune fille court pour attraper son train. Elle désire partir au plus vite. Mettre des kilomètres entre elle et cette secte où elle vient de passer plusieurs mois, éprouvants, éreintants. Dans la tranquillité du train qui file vers Paris, Marion se souvient de l’itinéraire qui l’a amenée jusqu’ici : publicitaire aux soirées aussi remplies que les jours, en rupture amoureuse et familiale, elle suit les conseils d’un ami qui lui propose de venir se ressourcer, s’épanouir grâce à des techniques scientifiques parfaitement éprouvées. Marion met, avec espoir, le doigt dans un engrenage dont il lui faudra des années pour s’extirper entièrement.
L’itinéraire de Marion n’a rien d’extra-ordinaire. Il est malheureusement banal et ne pourrait faire la Une des journaux. C’est ce qui le rend exemplaire : Marion ressemble à n’importe quel adepte de sectes, son endoctrinement a été progressif, sans violence. Mais il l’a laissée durablement meurtrie. Et elle a dû prendre sur elle pour confier dans le détail son histoire à Louis Alloing, son ami dessinateur de BD, et à Pierre Henri, le scénariste de cet album.
Un témoignage poignant réalisé en coopération avec l’ADFI, une des plus importantes associations de lutte contre les sectes. Sa présidente, Catherine Picard en signe d’ailleurs la préface. |
  Coacho
| Cet album de 80 pages traite d’un sujet effrayant dont l’évocation fait peur à tout parent et ce à quelque degré que ce soit.
Graphisme sobre et élégant, on peut en rapprocher le trait de ceux de Peyraud ou Dupuy & Berberian, spécialistes des jeunes actifs trentenaires.
Rehaussé de bleu, cet album nous livre une très agréable bichromie.
Cet ouvrage, entre reportage et témoignage, tente de nous expliquer les mécanismes de l’embrigadement et démontre que cela peut toucher quiconque a un léger moment de faiblesse que les spécialistes du recrutement sauront employer.
De la sympathie à l’empathie, pour en arriver à la domination psychologique jusqu’aux menaces terminales, tout est minutieusement calculé dans cette dépersonnalisation qui fait tant de victimes.
Les auteurs se basent sur le témoignage du personnage principal rebaptisé Marion et évitent de passer par les clichés classiques d’un grand gourou type Mandarom et de ses abus sexuels.
Le régime de terreur s’enclenche et les victimes de celui-ci sont marquées à vie.
Est-ce suffisant pour en faire une BD incontournable ?
Je l’ignore dans le sens où aucun autre ouvrage dont ce serait le sujet ne me vient à l’esprit.
Mais pourtant, ces mécanismes ont été maintes fois démontés avec plus ou moins de pertinence dans de nombreuses émissions télé ou reportages journalistiques et on aurait souhaité peut-être aller plus profondément dans cette étude comportemental. Le risque eut-été de basculer dans une forme moins informative et ce n’était clairement pas le but.
A lire pour savoir que ça existe et espérer savoir protéger les siens de telles pratiques…
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