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  Coacho
| L’Association avait prévenu, le dernier livre de Baudoin, on ne saura pas à quel degré le situer.
Ben ouais ! C’est vraiment un livre étrange, drôle, émouvant, décomposé en petits chapitres qui rythment l’évolution de Paul, le personnage civil de Crazyman, le super-héros.
Baudoin s’amuse à jouer des stéréotypes du genre tout en les dégommant avec habileté et virtuosité.
Paul, c’est Clark Kent, il bosse dans un journal, il est ricain, il a la mâchoire carrée et il est aussi costaud que prude.
Il est dépressif, faisant une sorte bilan de sa vie au début du livre, un bilan qui lui fait perdre confiance et le fait s’interroger sur la nature humaine (il y a des réflexions assez… monstrueuses !).
Rapidement, son super-héroïsme va muter en super-égoïsme et Baudoin va s’amuser à transformer son héros sans peur et sans reproche en obsédé sexuel qui va parcourir le monde pour mieux le découvrir et assouvir son obsession.
En quelques pages, Baudoin va parler sans avoir l’air d’y toucher de l’anti-américanisme, du 11 septembre, des luttes d’influences, d’Art (Grant Wood), d’amour, de sexe, de violence, de tendresse, de doute, de Coumacoville ( !), de cultures, de mangas, de trafics, de civilisations, tout ça avec beaucoup de cohérence et d’intelligence dans un livre ovni de la collection Ciboulette.
Je vous passe le chapitre graphique, Baudoin n’ayant plus rien à prouver (mais c’est bô !).
Cet album est donc bien un livre difficile de ranger dans une case précise tant il est capable de s’adapter à toutes pour mieux les exploser les unes après les autres, comme une mutation perpétuelle, une mutation qui est d’ailleurs le sujet principal du livre puisque c’est ce parcours initiatique de Crazyman qui lui fera peu à peu abandonner son épithète crazy…
Un livre que je vous recommande chaudement !
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thierry
| Il y a pour moi un mystère Baudoin.
J'ai toujours eu envie d'aimer son travail mais je n'y suis jamais vraiment arrivé.
"Le voyage" devrait me séduire grâce a sa poésie, mais je suis resté en dehors de cette histoire.
"Salade nicoise m'a ennuyé
"Les yeux dans le mur" m'a semblé passablement superfétatoire.
Mais pour la première fois, avec "Crazyman", Baudoin me touche.
Crazyman représente le stéréotype ultime du super-héros.
Beau.
Puissant.
Bon.
Un peu con, aussi.
Trop lisse.
D'une innocence et d'une naïveté confondante.
En complet décalage avec la réalité, en fait.
Au prise avec une sorte de crise existentielle, il va devoir se remettre en question.
Et il va découvrir l'amour.
Le sexe.
La complexité du monde.
La vraie vie.
En un mot, la realité.
Il va grandir.
Mais un super-héros peut-il être adulte ?
Avec "Crazyman", Baudoin signe une fable philosophique réjouissante.
Riche.
Étonnante.
Provocatrice.
Drôle.
Et en plus, c'est vachement bien dessiné.
Glop ! |
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