| Un jour d’inondation... c’est le jour qu’a choisi la pulpeuse Ayuko pour larguer les amarres, et laisser en rade son encombrant amant. Ce Clark Gable de province ne pouvait sans doute pas offrir à la belle de quoi rassasier sa fringale de rêves. Le jeune fils du photographe, qui passe par là dans sa barque, va l’aider à faire les cinquante mètres qui la séparent de la liberté. Douze ans, ce n’est pas encore l’âge où l’on sait refuser un service à une femme, et voilà une leçon qui lui servira bien un jour...
Un univers sub-tropical rétro du début des années 60, provincial, nostalgique, profondément humain, parfois légèrement mystérieux, vu à travers les yeux d’un enfant, différent à chaque chapitre mais en réalité toujours le même, très très loin du Japon des samouraïs et des robots : le monde des adultes, leurs petites cachotteries transparentes, les premiers émois pour une coiffeuse stagiaire ou une marchande de courges, l’érotisme des pluies de mousson...
Un univers radieux qui oscille entre le réalisme poétique de la littérature sud-américaine et le néo-réalisme du cinéma italien, un monde provincial plein de fraîcheur, encore pur, dans lequel l’humour et la liberté de ton sont pour les personnages une mesure de l’intelligence, à dix, à vingt comme à soixante ans. Les histoires de Yuzuki Kazu nous donnent du bonheur pour longtemps. |