|
| |
|
|
|
|
| Pas de grand reporter, Pas d’auteur de bande dessinée. Juste une femme...vue Par une autre femme. Naissance d’idée, osmose entre Reporters Sans Frontières et Soleil. Anne Nivat (célèbre grand reporter) et Daphné Collignon (auteur de bande dessinée) se rencontrent pour la première fois fin 2006. Une rencontre qui donnera lieu à une association, mais surtout à une incroyable aventure humaine forte et exaltante.
Pourtant, associer un grand reporter à un auteur de bande dessinée peut ressembler à une gageure. L’un toujours en action sur le terrain, l’autre assis tranquillement à sa table à dessin. L’art du journalisme est tissé de faits et de réalités constamment renouvelés ; la bande dessinée semble régner sur la fiction et le divertissement, l’imaginaire et la poésie... Daphneì n’a pas souhaiteì tisser un portrait d’Anne telle une super héroïne travestie par la télévision et le cinéma. Elle s’est attachée à montrer une femme, vraie, vivante, de chair, de sang, d’émotions, de larmes. Passionnée, paradoxale, superficielle et profonde dans le même claquement de talons. Quelqu’un qui pense aux gens, ceux qui vivent là-bas et non pas ceux sur le champ de bataille, ceux qui attendent, rient, souffrent, meurent. Drôle et tragique. Désinvolte et torturée. L’anti-héros.
Pas de grand reporter, pas d’auteur de bande dessinée. Juste une femme... vue par une autre femme. L’actualité sous un autre visage...
|
  rohagus
| Voilà un album qui aurait bien eu sa place dans la collection Contre-coeur de La Boite à Bulles. A la manière de Passage Afghan ou encore Gaza, il mélange en effet les médias, pour fournir un document qui est en grande partie un reportage à base de textes, photos, croquis et bandes dessinées.
Le sujet : Anne Nivat, reporter de guerre en activité et ayant exercé notamment en Tchétchénie, en Asie Centrale ou encore en Irak. Rendue célèbre essentiellement par la parution de son livre, "Chienne de Guerre" en 2000, je dois avouer que... je ne la connaissais strictement pas. Je ne suis donc objectivement pas le mieux placé pour estimer cet album. En effet, sa dessinatrice prend le parti, semble-t-il, de considérer dès le départ le personnage d'Anne Nivat comme étant connu par les lecteurs et va s'attacher à tenter de cerner un peu sa personnalité, son esprit de femme, son rapport à sa vie et à son métier.
Voilà qui pourrait être intéressant, et pour autant je n'ai pas accroché.
Le dessin est bon. L'agencement de photos, dessins, croquis et textes est joliment réalisé et pas désagréable du tout à lire. C'est un beau bouquin.
Mais première remarque que je me suis faite, tandis que je me demandais encore qui était cette Anne Nivat, je voyais que la dessinatrice parlait beaucoup d'elle-même en introduction. Sa propre vie, ses états d'âme, des anecdotes sur comment elle a vécu les prémisces de ses entretiens avec Anne Nivat et quelques détails dont j'ai eu le sentiment qu'ils n'avaient pas grand chose à voir. Je me suis involontairement dit qu'elle avait envie de parler d'elle au moins tout autant que du sujet de son livre. Probablement que c'était un moyen de comparer leurs deux vies, de comparer leurs états d'esprit de femmes, un moyen pour Daphné Collignon d'essayer de se rapprocher psychologiquement d'Anne Nivat pour tenter de mieux la comprendre, même si elle admet n'y avoir pas vraiment réussi en fin d'album. Mais j'en suis venu à confondre un peu les vies de ces deux femmes au cours de ma lecture, ce qui ne m'a pas arrangé pour découvrir le personnage d'Anne Nivat.
Ma deuxième remarque a été que, contrairement aux reportages sur le terrain des romans graphiques que j'ai davantage appréciés, nous n'avons ici finalement que la mise en image d'entretiens avec Anne Nivat, de discussions dans un café ou dans un canapé où Anne parle d'elle et de ce qu'elle a vécu et ressenti, mais ce ne sont pas ses reportages en eux-mêmes que nous voyons. Certes, ces entretiens sont entrecoupés d'intéressantes (et belles) photos et de courts extraits mis en bande dessinée de ses livres, mais le véritable sujet de cet album, c'est Anne Nivat, elle-même, en tant que femme, en tant que reporter qui parle d'elle et de son métier.
C'est un choix, je le respecte, mais j'avoue que cela ne m'a finalement pas tellement intéressé. Je n'ai pas vraiment su y apprendre comment on devient correspondant de guerre, juste l'entrapercevoir. Je n'ai pas réussi non plus à capter comment Anne Nivat vivait vraiment ses passages sur le terrain, comme elle se débrouillait, rencontrait les gens, tous ces points très pratiques mais qui me parlent davantage dans les albums de Ted Rall par exemple.
Tout n'est que ressenti, description après coup de comment la femme Anne Nivat vit sa vie de femme et sa vie professionnelle, comment elle ressent son rapport aux médias, au monde occidental quand elle revient en France ou qu'elle est interviewée, un peu de sa vie amoureuse, son état d'esprit au moment où elle parle à une jeune dessinatrice de BD dans un café ou chez elle. Une approche très sensible et féminine, si je puis dire.
Mais ça ne m'a pas intéressé et je me suis un peu ennuyé. J'espérais apprendre autre chose en lisant cette BD, quelque chose de plus précis soit sur le métier de correspondant de guerre soit sur les conflits qu'avait couverts Anne Nivat. |
|
|
|
|
|
| |
| |