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© Kana

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Contes Fantastiques
ScénarioHanawa Kazuichi
DessinHanawa Kazuichi
CouleursNoir et Blanc
Année2008
EditeurKana
CollectionSensei
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Après "Contes du japon d'autrefois", Kazuichi Hanawa continue son tour d'horizon des contes populaires japonais à l'origine destinés aux enfants mais revisités ici, avec maestria, par l'auteur pour en faire des petits contes pour adultes. Plus que jamais, Hanawa n'hésite pas à mêler le grotesque, le vulgaire, l'invraisemblable avec le merveilleux, le comique de situation, le lyrisme.
Le résultat est tout simplement étonnant !

 

1 avis

herbv
Après l’inintéressant Contes du Japon d’autrefois, Kana récidive en nous proposant une nouvelle œuvre de Kazuichi Hanawa que l’on avait découvert avec le formidable Dans la prison puis apprécié grâce à Tensui, l’eau céleste et le fascinant La fille fantôme. Las, c’est à un recueil très similaire au premier des quatre titres cités auquel on a droit. Pourtant, il s’agit de la quatrième œuvre qu’il ait publié lors de sa, dorénavant, longue carrière. Elle a été publiée en volume relié en 1979 et on pouvait espérer quelque chose de moins fade, surtout en cette époque révolue d’explosion qualitative du manga. Contes fantastiques est donc un titre très décevant que l'on peut éviter sans craindre de rater quoi que ce soit.

Le parallèle avec Les Contes du Japon, pourtant publié plus de vingt ans après, est inévitable. Outre le graphisme spécifique de l’auteur, on retrouve dans le recueil le même fantastique issu de l’imaginaire japonais combiné avec, même si c'est moins fréquent, une sorte de science-fiction au graphisme évoquant immanquablement l’art précolombien, notamment aztèque. Là aussi, les onze contes proposés ne sont liés que par une même période historique, l’ère Heian (794-1185), c’est-à-dire le moyen âge japonais, et, mais pas systématiquement, par le sempiternel personnage de la petite fille, souvent pleurnicheuse, censée nous montrer le malheur qui frappait le peuple à cette époque. Les quelques scènes horrifiques ou de nu nous rappellent que l’auteur a débuté dans le genre ero-guro dans Garo en 1971, et qu’il était une des figures de proue du genre avec Suehiro Maruo. Mais le sadisme qui parsème les pages ici et là ne suffisent pas à éveiller le moindre intérêt chez le lecteur tant les histoires sont fades.

En fait, il est à craindre qu’une excellente connaissance des contes anciens du Japon soit nécessaire pour pouvoir apprécier la vision de l’auteur. En l’absence de clés de lecture qui auraient pourtant pu apporter beaucoup aux lecteurs, on ne peut que passer à côté du possible message (à supposer qu’il y en ait un) de Hanawa. Ce manque de travail éditorial est particulièrement regrettable de la part de Kana, surtout dans le cadre d’une collection (Sensei) qui veut nous faire « remonter aux sources du manga » et nous faire découvrir les « auteurs qui ont fait le manga d’aujourd’hui ». Il s’agit donc d’un nouveau raté pour une collection qui n’a pas produit un seul titre intéressant jusqu’ici. Espérons que Miyamoto Musashi d’Ishinomori fasse exception.
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