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| Au cœur des terres ensorcelées |
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  rohagus
| Maria Surducan est roumaine et elle s'inspire de Petre Ispirescu, folkloriste de son pays qui a su, à la manière des frères Grimm, récolter les contes et légendes de Roumanie pour les transmettre aux générations futures. Avec Au cœur des terres ensorcelées, elle nous offre un conte à l'entame très classique, celle d'un royaume dont le roi envoie ses trois fils réaliser une quête vers des contrées dangereuses et où le héros sera le plus jeune des trois. C'est ce qu'il se déroule dans ces terres ensorcelées qui sort des sentiers battus. Métamorphes, rivalités entre nobles de la même famille aux ambitions divergentes, conflit entre partisans de la nature et partisans du progrès et des machines, ce conte abordera des thématiques diverses avec un certain souffle épique comme dans les bonnes légendes où le héros combattra les monstres avec son épée et son courage.
C'est une histoire assez dense, en plusieurs étapes qui sont autant de rencontres qui finissent par toutes se rejoindre dans un grand affrontement final. Elle mêle danger des situations et gentille naïveté du brave héros. On notera aussi la place importante des femmes dans ce récit, tant comme protagonistes que comme sources de réflexion et de cet esprit aiguisé qui manque au jeune prince.
Si le conte en lui-même est agréable, c'est surtout la beauté du dessin qui m'a charmé. C'est un trait semi-naïf d'une grande élégance, qui m'a fait penser à celui de Tirabosco ou de Benjamin Bachelier, qui est tout en couleurs tout en ayant une texture qui rappelle la carte à gratter. Les planches sont belles, très esthétiques et envoutantes grâce à leur subtil mélange d'ambiance inquiétante et de légèreté souriante.
Très bel ouvrage qui dégage une vraie personnalité tant graphique que dans l'originalité de son conte. |
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