|
| |
|
|
|
|
| Septembre 1990, deux frères, Sylvain et Bruno décident de partir à Beyrouth pour y rejoindre leur tante qui travaille pour la Croix-Rouge. Bien sûr, ils sont informés et ont conscience que sur place c'est la guerre, mais bon, ça leur fera des vacances un peu plus originales qu’à l'habitude et c'est bien là leur principal objectif...
Plus de dix ans après les faits, les deux frères Ricard parviennent, à travers ce Tohu Bohu, à raconter leur voyage au cœur d'un Liban en guerre. Malgré leur insouciance et leur bonne volonté de l’époque, ils nous disent comment ils n’ont pas tardé à être rattrapés par la réalité du conflit.
Bruno en profitera d’ailleurs pour faire le plein de photographies avec des images qui remplacent singulièrement les clichés conventionnels accumulés sur cette guerre un peu lointaine et déjà oubliée mais qui avait toujours et pendant longtemps sa petite place quotidienne au journal de 20 heures. |
  jaieff
| Quand les Ricard brothers co-signent et que Gaultier dessine ça pète le feu comme une roquette Morabitoune. Ils sont revenus du Liban sain et sauf les ptis gars et c'est à Paris qu'il se sont sortis les tripes pour enfin accoucher après 14 ans de gestation. Et le bébé est beau, sobre, pudique, grave, réfléchissant comme un miroir qui nous montre ce que l'on ne veut surtout pas voir. On y croit tout le long, on aimerait même les aider à ramasser des pierres dans la cour de cet hosto vu qui sont gaulés comme des anchois les frérots. Mais ce qu'ils n'ont pas dans les bras ils l'ont à l'intérieur et ailleurs plus bas et ce one-shot en est la preuve. Et l'Gaultier qui nous sublime l'histoire avec un dessin si raccord avec le scénar qu'on se demande si y était pas au Liban lui aussi. La couv est splendide, c'est Beyrouth, c'est Stalingrad c'est Dantesque, c'est grand. Merci.
Dites les gars elle s'appelle vraiment thérèse la tata? |
herbv
| Voici une oeuvre intéressante à plus d'un titre. Il s'agit d'un carnet de voyage (une forme d'autobiographie, je le rappelle) des frères Ricard, partis au Liban en 1990 pour apporter leur aide à une population en proie à la misère d'un pays en guerre. Mais au delà d'apporter un "simple" témoignage de ce périple de quelques semaines, cette bande dessinée nous montre à quel point la situation peut être grave pour les simples habitants victimes d'une guerre qui les dépasse. Et à quel point il y a un décalage entre la réalité vécue sur place et celle rapportée par les médias français. Ce témoignage est d'autant plus fort que les auteurs ont choisi la forme du roman graphique pour se mettre en scène, s'effaçant en grande partie au profit des images et des idées. Les événements ne sont pas outrageusement simplifiés pour le confort du lecteur qui se rend alors bien compte du côté complexe, pour ne pas dire inextricable, de la situation pour les gens du commun. Je n'ai pas pu m’empêcher de faire un parallèle avec Rural d'Etienne Davodeau du fait de l'aspect didactique, de la démonstration de la partiabilité des infos et de la dénonciation d'injustices qui sont communs aux deux oeuvres. Mais la guerre au Liban est un sujet bien plus grave que l'expropriation de cultivateurs français, ce qui renforce encore plus l'impact de cette lecture à mes yeux.
Après le fond, un petit mot sur la forme. Je ne cacherais pas que j'étais un peu dubitatif sur le dessin de Gautier, n'ayant vu que des extraits d'oeuvres précédentes comme "Kuklos" ou du "Cirque aléatoire" mais j'ai été totalement convaincu à la lecture de Clichés Beyrouth 1990. Que se soient les personnages, leurs attitudes ou leurs expression, que ce soit les objets (mais pas les avions ;)) ou les lieux, le dessin est tout à fait juste. La narration est classique mais efficace et colle parfaitement au propos. Une réussite sous toutes ses formes dont je conseille très fortement la lecture, on a trop rarement la possibilité de lire des BD de cette qualité.
|
Matt Murdock
| Clichés Beyrouth 1990 des frères Bruno , Sylvain Ricard et Christophe Gaultier s'inscrit dans la lignée des récits autobiographiques écrit comme un témoignage poignant sur des pays généralement oubliés par nos chers journaux, dont les plus télévisuels d'entre eux n'ont comme ambition que de rendre nos cerveaux disponibles. Mais je m'égard.
En 1990, Bruno et Sylvain Ricard, la vingtaine, partent à Beyrouth pour rejoindre leur tante qui travaille à la Croix-Rouge. La découverte de ce pays, en proie à la guerre, sera bien sur un choc pour les deux frères Ricard. Entre les bombardements de nuits, les victimes de guerre entassées dans des hôpitaux vétustes, les gens traumatisés par la guerre, le Hezbollah et autres factions armées qui en appellent à la haine et la guerre civile, les frère Ricard réussissent quand même à rencontrer des gens biens comme des jeunes beyrouthins, des bonnes soeurs.
Et malgré les horreurs rencontrées, le récit sera ponctué de quelques gags comme une imitation des Monty Python, une vanne sur un Goldman qui emmerde tout le monde avec ses chansons.
Les dessins de Christophe Gaultier aux crayons, sont très bons, et restituent bien le Beyrouth ramené des photos de Bruno Ricard, présentée aussi dans le récit. Bon sinon faudra m'expliquer pourquoi Sylvain Ricard se balade toujours en casquette et lunette de soleil, et Bruno Ricard en pull de marin :) ! Donc un très bonne BD que l'on classera à côté de Pyongyang et Persepolis. |
nyl
| J'ai lu cliché Beyrouth entourée d'une bande d'agités qui cherchaient le pourquoi du comment du non fonctionnement de la carte mère de leur serveur.
Pas l'idéal niveau concentration, mais finallement le bouquin ma suffit pour m'isoler, les oublier.
Sylvain et Bruno : deux grandes anguilles démanchées, un peu aventureuses, un poil utopiques, un brin généreuses, et dotées d'une dose suffisante d'inconscience pour partir les yeux fermés dans un de ces coins du monde qui nous font peur. Christophe Gaultier n'y était pas, et il a su me faire vivre cette aventure (le mot me semble faible) comme s'il y était.
Au fil des pages, les anguilles se prennent des claques, essayent de se faufiler dans une réalité qui échappent même à ceux qui la vivent, tentent de nous faire comprendre l'incompréhensible. Et je me suis pris des claques. J'ai aussi compris que la claque qu'eux se sont prises il y 14 ans n'a pas fini de leur chauffer les joues.
Leur témoignage me laisse un mauvais goût dans la bouche, me fait dire que les personnes dont ils nous parlent au fil du bouquin ont bien plus de mérites que la plupart de nos idoles d'aujourd'hui.
Malgré ce mauvais goût, j'ai pris du plaisir à lire ce petit bouquin : il est vivant. C'est bourré d'amour, d'humour, de petites joies, de grandes flippes, de questions existentielles, de rencontres, de découvertes, de sensations, d'obus aussi. Et ça sent la mort. Pas seulement la mort des gens, mais surtout celle de ce petit coin du monde qui meurt d'être oublié et de continuer de s'autodétruire dans l'indifférence internationale.
J'ai besoin de le relire pour comprendre les différents conflits qui s'entrecroisent, j'ai besoin de le relire pour pouvoir le faire lire aussi. Un bouquin qui doit circuler, un bouquin pour informer, pour ne pas oublier que là-bas, il y a des gens qui souffrent d'une guerre qui ne connait plus ses raisons d'être.
Merci messieurs. |
|
|
|
|
|
| |
| |