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© PMJ - .P.M.J. Éditions

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Chien Rouge Chien Noir
ScénarioBézian Frédéric
DessinBézian Frédéric
CouleursBézian Frédéric
Année1999
EditeurPMJ - .P.M.J. Éditions
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Dans un milieu exclusivement urbain, Franck fait des efforts surhumains pour retrouver Lou, un camarade disparu depuis plusieurs jours. Chaque personne contactée va donner de Lou un portrait différent, contraste, éclairé sous un angle personnel.

 

2 avis

thyuig
« Chien rouge chien noir » commence par une disparition. Ici ce n’est pas le E qui manque à l’appel, mais bien Lou, qui n’est pas celle d’Apollinaire mais bel et bien un jeune homme. Tout comme dans « Archipel » Bézian montre une nouvelle fois qu’il est un auteur érudit, laquelle érudition se déverse naturellement et donc littérairement et littéralement dans ses œuvres. Car ici il est question de littérature, enfin pour être exacte, de l’état d’âme du littérateur. Lou est un musicien qui brille dans ce récit par son absence. En somme on n’entend jamais sa musique, la bande dessinée est l’art du muet, du texte et de l’image sans son. D’où l’intérêt de Bézian d’interroger son média au travers de l’absence d’un musicien et donc de musique dans un univers littéralement littéraire.
L’autre invité de choix de ce roman est James Joyce et son Ulysse, œuvre remarquable et incontournable, fondamentale et certainement à la base de la littérature du 20ème siècle. La marque du grand irlandais intervient dans les trous du récit que laisse volontairement Bézian. Il s’agit de cases vides, cerclées de rouge. Cette sorte de déconstruction du récit, lequel ne subsiste parfois que dans une seule case par planche, permet à l’auteur de concentrer sa plume sur l’action, sur sa densité. Mais que perd-on alors du récit ? Pourquoi ce vide ?
Sans doute parce qu’il se ne passe finalement pas toujours quelque chose d’essentiel dans une histoire, et qu’il faut bien que l’auteur taille au marqueur rouge dans son sujet.
Apollinaire est venu pour Lou, Perec pour sa disparition, Joyce pour Ulysse et sa construction elliptique, Nathalie Sarraute les rejoint alors que l’action se passe dans l’appartement d’un vieil écrivain. Sur ses étagères, parmi les rayonnages de livres, le lecteur distingue la clef de l’œuvre « le portrait d’un inconnu », œuvre qui voit son auteur Nathalie Sarraute parfaire avec systématisme sa maîtrise des oppositions.
« Chien rouge chien noir » recoupe tout cela en une véritable histoire, la quête d’une personne disparue mais qui ne l’est peut-être que pour les survivants. Ce qu’on remarque dans « la disparition » de Perec ce n’est pas le E, mais son absence. Tout comme l’être qui vous manque aura plus d’intérêt à vos yeux que celui qui vous entoure quotidiennement.
rohagus
Voilà une BD qui m'aura fait réfléchir.
J'apprécie les oeuvres de Bézian et leur originalité. Et comme je sais que c'est un proche d'Andreas, je m'attendais avec cet album à devoir élucider sa signification par la réflexion, attentif aux moindres indices et à la construction de l'œuvre.

Car, effectivement, Chien rouge, chien noir est un album hermétique.
D'ors-et-déjà, le dessin de Bézian n'est pas à même de plaire à tout le monde. Même si j'affectionne son style très personnel, il est ici poussé à son paroxysme, assemblage de courbes pas toujours facile à déchiffrer. Presque impressionniste dans son rendu, je m'en suis rendu à regarder les cases de loin pour ressentir leur contenu plutôt que de les regarder en détail car elles devenaient alors trop embrouillées pour mes yeux.

Son récit tourne autour d'une personne disparue que les personnages recherchent sans trop savoir ce qu'elle est devenue. Alors ils parlent d'elle, s'interrogent, fouillent ses affaires, en apprennent bien peu sur elle finalement. Pas une vraie enquête, plutôt un tour en rond dont il ne se dégage presque rien.
A cela s'ajoutent des cases vides et cerclées de rouge au cours de la bande dessinée, comme des espaces temporels laissés vides. Il m'a fallu un temps de réflexion et quelques vérifications pour comprendre comment combler ces vides mais ça ne m'a pas apporté davantage de compréhension sur leur utilité.
Et puis, au moment où l'on espère que l'auteur va enfin révéler la clé de son œuvre, arrive ce final très abscons, avec ces scènes en rouge aussi (évidemment), oniriques, étranges.
Et, hop, en une planche, le récit se termine comme si de rien était.

Un tel récit impose la réflexion pour celui qui veut prendre la peine d'essayer de comprendre son message manifestement caché.
Et j'y ai réfléchi, j'ai relu les passages clés, j'ai comparé et tenté de mettre en ordre certaines cases, certains dialogues. Le résultat de ma réflexion ne m'a hélas pas mené bien loin.
Alors j'ai lu ce que je trouvais sur le net, surpris par la ferveur de certaines critiques. Il y est fait mention dans certaines de nombreuses références littéraires qui me manquent : Sarraute, Appolinaire et essentiellement James Joyce et son Ulysse. Malheureusement, hormis les clins d'œil, je ne vois guère le rapport entre le contenu de ces œuvres et la signification possible de cette BD. A la rigueur, je comprends le rapport avec "la Disparition" de Perec mais ça ne m'en éclaircit pas davantage l'œuvre. Et moi de mon côté, ce personnage absent qui accapare tellement l'esprit du personnage principal me fait davantage penser à "En attendant Godot" de Beckett.

Alors je vous donne ici mon interprétation de ce que j'ai compris de cette œuvre, libre à vous de la lire avant ou après avoir lu la BD.
Ce que j'ai retenu de Chien rouge, chien noir, c'est un double message.
Le premier concerne les multiples interprétations ou opinions autour d'un même personnage. Suivant l'avis de chaque personne interrogé, la personne manquante est vue différemment, parfois aimée, parfois détestée, parfois moquée, parfois respectée. Et dans le rêve de cette dernière, elle se voit respectivement comme un chien, un homme, une plante, une femme, de l'eau et la roche. Et toutes ces visions d'une personne finissent par former un homme unique, celui recherché par les personnages et le lecteur.
Le second message concerne la possibilité qu'ont tous les esprits humains de s'évader. L'esprit qui s'évade au cours d'une conversation, comme l'explique le vieil homme en fin d'album. La narration BD qui s'évade en cours de lecture en laissant des cases blanches dans cette BD. Et finalement, un homme à l'imaginaire débordant, Lou, qui a su s'évader dans ses propres rêves pendant plusieurs semaines alors que les autres le recherchaient.
Ce dernier message, plus poétique, me touche davantage.

Néanmoins, pour en revenir à la BD elle-même, je n'ai pas pris plaisir à la lire. Cette réflexion qu'elle m'a imposée ne m'a pas satisfait car c'est typiquement un livre qui vous dit "pensez ce que vous en voulez, il n'y a pas de réponse figée". C'est comme une œuvre d'art moderne qui vous plaira si vous avez la chance qu'elle vous touche et que vous pourrez trouver pénible et sans intérêt autrement. Très loin d'un Andreas comme je les aime par exemple, dont la réflexion sur le contenu de ses albums amène toujours le plaisir de pouvoir être vérifiée par leur observation en détail.
Je suis trop cartésien pour apprécier ce genre d'ouvrage littéraire abstrait, en roman comme en bande dessinée. J'ai eu le sentiment de lire une bande dessinée vaine et décevante. Je ne suis pas ravi de mon achat.
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