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| Notre gentil Rabbin est convoqué par les autorités françaises pour faire une dictée. En effet, afin de mieux coloniser les juifs d'Algérie, les autorités françaises exigeaient que chaque Rabbin sache parler et écrire le français. Malgré l'aide du chat, le Rabbin va échouer et sera remplacé par un jeune français portant beau le costume.
A la grande consternation du chat, la jeune Zlabya va tomber amoureuse de ce jeune Rabbin occidentalisé. Quant au Malka des lions, c'est le cousin du Rabbin, dresseur de fauves et grand aventurier. |
  CoeurDePat
| Cet album est assez exceptionnel de par sa densité. En seulement 46 planches, Sfar parvient à introduire des personnages qui semblent nombreux (même si en fait il n'y en a pas tant que ça), qu'on a l'impression de connaître en quelques case, et à raconter plusieurs histoires en même temps, tout cela avec un humour fin, pétillant et rafraîchissant ! Bien sûr, cela est purement subjectif, mais l'impression qui me reste après avoir lu cet album est celle d'une grande richesse et variété, ainsi que celle de calme et de paix.
Le chat est particulièrement intéressant : mélangeant les comportements humains et félins ("Donne la parole à un âne, ce sera toujours un âne." ), ses pensées (souvent incisives), sa jalousie, sa fidélité sont très bien rendues, et on partage son ressenti - même si on peut ne pas être d'accord avec. Le chat est un narrateur omniprésent, tellement présent que parfois on oublie que c'est lui qui parle et qui nous montre les scènes. En ce sens, je trouve à Sfar une virtuosité certaine.
De plus, le ton de l'album est paisible. Les désaccords sont montrés sans aucune haine, traités de manière comique, et on voit le vieux rabbin cheminer et faire la fête avec le Cheikh Mohammed Sfar, arabe et grand chanteur, et ce en harmonie. Ils partageront même leur prières. Joli message de paix que celui-ci, souligné avec ironie par leur ancêtre commun Messaoud Sfar.
L'histoire quant à elle, se déroule d'une façon que je ne veux pas dévoiler, mais certainement intéressante et augurant une suite prometteuse...
Cet album me paraît encore meilleur que le premier, qui était pourtant déjà remarquable (et remarqué), et je ne saurais que vous le recommander très chaudement ! |
oslonovitch
| Bien, voilà le Tome 2, "Le malka des lions" lu et digéré.
Cet album m'a légèrement moins plu que le 1er mais bon, ça reste quand même léger et puis le tome 1 m'avait vraiment emballé.
Le dessin est toujours aussi agréable, réussi, et possède cette incroyable faculté d'accentuer l'épaisseur de la trame narrative de l'histoire, ou d'appuyer tel ou tel trait psychologique d'un personnage au moment voulu. C'est vraiment surprenant combien le dessin de Sfar qui peut paraître simpliste au début se révèle fouillé et porteur de quantité de messages au fur et à mesure de la lecture de son œuvre. Plus ça va et plus j'adhère à ce trait, vraiment...
Encore une fois, comme dans le tome 1, le chat est tantôt très semblable à la réalité, comme dessiné d'après modèle, et à d'autres moments il est représenté ombrageux, perplexe, comme si son état d'esprit prenait vraiment le pas sur son aspect (et je ne parle pas simplement de petits détails d'expression corporelle, mais bien d'aspect total).
Le malka des Lions est également saisissant de vie, avec ce teint très mat, ses yeux très bleus et ses cheveux/poils blancs. J'ia beaucoup aimé la scène où le Rabbin le rejoint et demande au lion de sortir du lit. Là, le malka boit un coup et le dessin change complètement de style, les couleurs aussi, simplement sur la planche où le malka boit. Ses yeux sont exorbités, et toute la scène, avec le Rabbin, et même les objets inanimés semblent animés d'un surplus de vie à ce moment. Le dessin est vraiment superbe, c'est un "dessin narratif" et non un "dessin contemplatif", actif et non passif.
Le scénario est très dense. Il se passe plein de choses, entre la dictée du Rabbin et ce qu'il arrive au chat, l'entrée en scène du malka avec fusil et lion, l'intrusion de ce grand père mourrant dans l'histoire et l'arrivée de son petit fils, la rencontre du rabbin avec l'arabe Sfar et son âne, et la fin qui ouvre sur un tome 3 que je me précipiterai de me procurer dès sa sortie...
Du coup, ces personnages qui arrivent tous un peu en même temps, ou du moins, à des moments très rapprochés, m'ont donné une impression de trop. J'ai regretté qu'on n'ait pas le temps de s'intéresser en profondeur au grand-père, et à son entourage, mais bon je suppose que c'était normal au vu du rôle que le petit-fils joue ensuite. Toutefois j'ai regretté par exemple que lorsque le rabbin décide d'aller se recueillir sur la tombe de l'ancêtre Sfar, on ne l'y suive pas jusqu'au bout, alors que pour lui, ce semble être quelque chose d'important : il y va chaque année et là cela tombe juste à un moment difficile pour lui.
Je reprocherai également à ce tome 2 des dialogues parfois moins décalés que dans le tome 1, cela étant du en grande partie à ce qu'il advient du mode communicatif du chat. L'humour reste toutefois au rendez-vous lorsqu'il le faut.
Toutefois, en plus du dessin déjà évoqué plus haut, ce tome 2 comporte des scènes superbement décrites. La religion tient encore une place importante et elle est toujours montrée sans parti pris, sans complaisance, avec des questions de fond importantes (le serveur qui ne sert ni les juifs ni les arabes, ou la rencontre entre le Rabbin et le chanteur Sfar et son âne) traitées avec finesse, humanisme et même un brin d'humour.
Au final, un tome 2 très solide qui continue la série sans faiblir, même si pour moi elle est légèrement inférieure au tome 1, à cause de ces toutes petites choses suggérées ici. Quoi qu'il en soit cette série est sans doute possible l'une des meilleures que j'ai eu à lire, et je la continuerai avec un réel plaisir, pour de nouveaux moments de lecture placide et détendue, zen quoi |
pierig
| Dans "La Malka des Lions", le chat s’efface de plus en plus au point même d’en perdre la parole ! Il se contente de suivre son maître en décrivant les évènements qui se produisent. L’originalité du premier album disparaît donc au profit d’une trame scénaristique plus conventionnelle. L’humour et l’ironie du chat se font donc rares et c’est bien dommage! Toutefois, on retrouve quelques bonnes réparties en début d’histoire :
"Un mot de plus et je dis à papa que tu me parles.
- Miaou !"
"Non, parce que si vous voulez, je peux chercher une fable composée uniquement d’animaux cashers. Ah ! tais-toi et lis. Je me tais ou je lis ? Lis."
Cependant, on peut regretter l’absence de transition entre les 2 tomes. J’ai la désagréable impression que la fin de "La Bar-Mitsva" est survenue car Sfar arrivait à la 46ème planche... un peu comme si le scénario s’improvisait au fur et à mesure de l’avancement du récit ! Cette série est sublimée plus par les dialogues excellents de Sfar que par la trame de l’histoire ou les dessins en tant que tels !
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