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| Le chat du kimono se présente – faussement – comme un recueil d’histoires courtes. La première de ces histoires se déroule dans l’île de Kyusku où la fille du propriétaire d’une filature de soie aimait se parer des plus beaux kimonos qui se puissent voir. Son favori, orné de chats espiègles, avait été confectionné par un tisseur qui l’aimait en secret.
Mais le jour où le jeune homme osa lui déclarer sa flamme, la belle n’y prêta pas attention. Furieux, celui-ci se broda deux kimonos, l’un aux motifs de rats et de mulots, l’autre de grues. À chaque fois que la belle le croisait, les chats tiraient sur son kimono pour attraper les animaux de celui du tisseur. Ils tiraient si fort, qu’un jour, un des chats – celui qui protégeait le sein gauche de la belle – s’enfuit à la poursuite d’une grue…
Ainsi débutent les pérégrinations du Chat noir, parti en quête du kimono perdu. Une déambulation qui l’amène à croiser une galerie de personnages des plus variées, parmi lesquels le célèbre Sherlock Holmes et son adjoint… Autres publications: | dans Numéro 15 (L'Affaire du Siècle Tome 5 #15) | | dans Numéro 16 (L'Affaire du Siècle Tome 5 #16) | | dans Numéro 17 (L'Affaire du Siècle Tome 5 #17) |
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  StephaneMD
| "Le Chat du Kimono" est une charmante profession de foi. (Cet avis n'engage que moi). La profession de foi d'une artiste, amoureuse de la gravure. Qu'est-ce que la gravure? Un dessin voyageur, un dessin explorateur, un dessin envahisseur, qui s'aventure dans les pages des livres et sur les murs des appartements et sur les vêtements des élégantes. Un dessin doué d'ubiquité, comme son chat qui voyage dans le temps, et traverse les genres. Pour quel motif? Un motif décoratif, certainement, mais pas seulement. Il y a un mobile, un mystère, une malédiction qui est le fil rouge de cet intrigant patchwork qu'est "Le Chat du Kimono".
Nancy Pena aime les mystères et les malédictions, l'estampe japonaise et les artistes japonisants, Bonnard, Lautrec, et aussi Vuillard et Valloton (voir sa série gravée "Intimité"), et encore la littérature mystérieuse anglo saxonne, Lewis Carrol, Conan Doyle, Edgar Poe... et ce n'est pas moi qui irait l'en blâmer.
Mais pas besoin de connaitre son histoire de l'art pour apprécier "Le Chat du Kimono". Cet album se lit comme on ouvre une malle aux trésors, une vieille valise oubliée au fond d'un grenier: on pousse des oh?, des ah? à chaque découverte. On est dérouté, on cherche à comprendre, ce qui est l'essence du mystère. A la fin tout s'explique, et l'on est comblé. C'est terrible, c'est cruel, c'est poétique. Et tout ça est mis en scène avec un savant mélange de calcul et d'intuition, et servi par un noir et blanc très maitrisé. Chère Nancy, j'irai m'asseoir dans ton "Divan Japonais" aussi souvent que tu m'y inviteras. |
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