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| Célestin et le Coeur de Vendrezanne |
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  rohagus
| Cet album fait partie de l'univers des Contes de la Pieuvre mis en place par Gess, un ensemble d'histoires pouvant se lire de manière totalement indépendante et se déroulant dans le Paris de la fin XIXe, début XXe siècle, avec comme point commun une organisation mafieuse nommée La Pieuvre et un mélange de récit policier et de fantastique. Célestin et le cœur de Vendrezanne pour sa part se déroule en 1879, dans Paris et ses anciens faubourgs tout juste intégrés à la cité tentaculaire, dans le milieu de la pègre et des gamins des rues. Et la part de fantastique y prend largement le dessus.
Célestin est serveur à l'auberge de La Pieuvre, un bar restaurant des Batignolles qui sert de repaire à de bons bougres comme à divers malfrats, dont notamment l'organisation mafieuse elle-même nommée la Pieuvre. Discret et apprécié de tous, il cache son don : il voit les gens tels qu'ils sont en réalité, avec des formes parfois fantasques, parfois effrayantes, et quand il les regarde dans les yeux il peut lire leur âme. Mais il se garde bien de dévoiler ce secret pour ne pas mettre sa vie en danger et pour mieux se fondre dans ce petit monde qui est devenu son foyer. Pourtant celui-ci est soudain bousculé par deux évènements différents : la fuite éperdue d'un gamin menacé de mort pour avoir fait partie d'un groupe qui a volé les biens de personnalités sous la protection de la Pieuvre, et la réapparition encore plus menaçante d'une entité fantomatique tueuse de bébés, qui vise en particulier celui de l'un des puissants patrons de la Pieuvre, dont la naissance est imminente.
Très rapidement, j'ai été charmé par l'atmosphère de cette bande dessinée.
J'ai aimé cette ville de Paris en pleine transformation et par bien des aspects rigoureusement historique. L'action se passe à une époque où elle est à peine sortie de la Commune et pas encore au faîte de sa gloire avec ses différentes expositions universelles. J'ai aimé la découvrir du point de vue de son petit peuple, des gens de la rue, de ses criminels et de ceux qui les côtoient malgré eux. On sent l'amour de l'auteur pour cette cité, son architecture, ses petites rues, ses quartiers et sa populace.
Et j'ai adoré comment le fantastique s'y intègre avec naturel. C'est un fantastique assez dur, qui se fond bien dans l'ambiance dangereuse de ce milieu de la pègre, et qui semble à la fois discret et pourtant parfaitement accepté par les Parisiens qui y semblent habitués.
L'intrigue m'a également beaucoup plu. J'ai un peu peiné à raccrocher les wagons à la lecture des tous premiers chapitres qui présentent chacun des protagonistes et lieux différents et complexes, mais ils finissent par se combiner et le récit devient plus linéaire et compréhensible tout en maintenant un agréable voile de mystère qui sera finalement parfaitement expliqué d'ici à ce qu'on arrive à la fin.
Ce n'est qu'en fin de lecture que j'ai découvert l'existence de deux autres ouvrages dans le même univers que celui, à savoir La Malédiction de Gustave Babel et Un destin de trouveur. J'ai maintenant très hâte de les lire. |
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