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  rohagus
| Il y a une douzaine d'années paraissait Sainte Famille, récit autobiographique de Xavier Mussat où il racontait son contexte familial et la façon dont il avait impacté son être et son état d'esprit. Avec Carnation, il revient de nouveau dans l'autobiographie, cette fois pour raconter une relation amoureuse complexe et destructrice qu'il a vécue dans les années 1990 alors qu'il vivait à Angoulême.
Je n'ai pas lu Sainte Famille mais je comprends à le lire que l'auteur a (ou avait à l'époque du récit) l'esprit plutôt tourmenté par un contexte familial difficile, ne sachant pas trop où il souhaitait aller, se posant beaucoup de questions et réfléchissant beaucoup sur les choses de la vie. Ses deux ouvrages sont ainsi des sortes de psychanalyses ou du moins des tentatives d'exorcisme de ses tourments par le récit, en livrant sa vie et son âme au public.
Je ne sais pas si l'idée initiale de cet album était uniquement d'adresser l'histoire de sa relation amoureuse avec une femme, elle aussi très compliquée, nommée Sylvia. Au départ, cela ressemble plus à un récit autobiographique au sens plus général, où il raconte sa vie dans les années 1990 à Angoulême, à une époque où il a travaillé avec bonheur sur le graphisme du film Kirikou avant de traverser ensuite un passage à vide professionnel et sentimental. Ce n'est qu'au bout d'une longue introduction que Sylvia apparaît, comme une rencontre de plus après celles racontées durant les pages précédentes, et il n'est pas évident tout de suite que l'histoire et la vie du narrateur va vraiment finir par tourner autour d'elle.
Le graphisme en noir et blanc évolue en cours d'album, qui semble avoir été réalisé sur plusieurs années. De simplement agréable mais un peu hésitant au départ, il devient de plus en plus maîtrisé et esthétique au fil des pages. Le visage sans arrêt morose du héros m'a cependant lassé de bout en bout.
C'est donc l'histoire d'un amour compliqué, fait de rejets, de recherches de sentiments, d'humeurs inégales et de frustration sexuelle. C'est tout sauf le grand amour, et sûrement ni gai ni léger. On peut même douter qu'il s'agisse d'amour mais bien plutôt d'une relation entre deux personnes, avec du sexe et des émotions, mais guère d'amour.
Cette atmosphère morne, légèrement glauque et en perpétuel questionnement psychologique, avec forces métaphores et symboles graphiques, m'a plutôt ennuyé, je dois dire. Je ne me suis pas attaché aux personnages, le récit n'a pas su m'approcher de leur vie et de leurs émotions, et je n'ai ressenti aucune empathie. Seule une certaine curiosité et un peu de voyeurisme m'a poussé à aller jusqu'au bout. Mais j'en suis ressorti avec un sentiment de déception et d'indifférence.
Ce n'est pas ma came. |
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