Une fois encore, Andreas explore et repousse les limites du découpage. Ainsi, il nous livre ici un album tout en horizontales, à l’instar de son héros, contraint de rester allongé pour reprendre des forces !
C’est que Capricorne est passé bien près de la mort. Mais la peur de mourir seul était plus forte que celle de la faucheuse elle-même et notre astrologue a lutté jusqu’à trouver Patrick. Cet homme étrange et taciturne lui ressemble un peu : sous sa gentillesse bourrue semblent se cacher bien des secrets…
D’abord le découpage que seul Andréas est capable de réaliser (quelle beauté que ces cases qui s’étirent horizontalement et dont la quantité est liée au rythme de l’album !) et qui scotche le lecteur par ses cadrages précis et presque irréels. S’il y a une seule raison pour laquelle vous devez absolument au moins regarder cet album, c’est celle là ! Il est rare de se sentir ainsi plongé au cœur d’une BD et d’y lire aussi précisément les sentiments des personnages. Andréas maîtrise ce huit clos parfaitement et montre que l’esbroufe graphique est complètement inutile quand on a du talent. Il sait centrer au moment opportun les cadrages sur les personnages et révéler les scènes dont on a pu avoir une vision des détails importants quelques cases plus loin.
Avec Andréas, on ne sait plus trop qui du scénariste ou du dessinateur se met le plus au service de l’autre. L’un sert au talent de l’autre et réciproquement.
Que dire du scénario, qui est prodigieusement profond et ne peut passer inaperçu à côté du talent graphique ? Qu’Andréas sait pertinemment où il veut nous emmener dans sa réflexion autour de ce personnage et que voir ce monde ce bâtir est prodigieux.
Andréas nous emmène dans une réflexion autour de ce personnage qui entraîne le lecteur à réfléchir sur lui même et le monde qui l’entoure.