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| Philippe Candeloro - Apprenti reporter |
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  kherubim
| Si d’aventure il incombait à un érudit de rédiger une anthologie de la bande dessinée française, je ne saurais trop lui conseiller de réserver au moins un chapitre entier à cette excellente maison d’édition qu’est Jungle. Ils sont peu nombreux ceux qui peuvent s’enorgueillir de présenter un palmarès ayant autant contribué à l’essor artistique de la bande dessinée. Jugez-en : Les Petites Annonces en BD, Les Aventures de Bigard en BD, Chevallier et Laspalès, Ford Boyard… La concurrence frémit de jalousie ? Ce nouvel opus va lui porter le coup de grâce ! J’ai nommé : Philippe Candeloro, apprenti reporter. Certes, c’est faire peu de cas de son compère Nelson Monfort qui laisse pourtant poindre sa crinière moutonneuse aux côtés de son sémillant apprenti (d’un autre côté, c’est moins vendeur). De quoi s’agit-il donc, docteur ? D’un album de facture classique : une page, une histoire avec une chute. Et comme l’ancien patineur est plus connu pour sa bonne humeur que pour ses prouesses intellectuelles, nous allons passer un bon moment en agréable compagnie. Eh oui, nous sommes en présence d’un album drolatique. Alors, quelques gags, pour vous mettre en bouche : Candeloro se fait doubler par un gamin en rollers qui lui sert une apostrophe désobligeante sur les personnes âgées. Ni une, ni deux, notre pétulant commentateur se précipite, exécute quelques cabrioles et cloue le bec de notre impudent jouvenceau. Oh, il y aussi le désopilant gag du micro resté ouvert et notre Candeloro national qui exprime à son insu des propos bien sentis sur les étrangers. Mes zygomatiques tressaillent malgré moi à la simple évocation de ce gag burlesque. Alors oui, c’est vrai, il y a des esprits chagrins pour dire que les plaisanteries sur la pilosité des Portugaises, à notre époque, c’est affligeant de platitude (si vous pensiez que ce gag allait vous être épargné, vous vous fourrez le doigt dans l’œil : ici, c’est du gras !). Le moment le plus irrésistible ? Franchement, j’hésite. Peut-être celui où Candeloro, auquel l’on a présenté des patineurs en costume genre Far West, laisse échapper que le Moyen-Age et lui, ça fait deux. De nos jours, être inculte vous vaut la sympathie générale, c’est bien connu. Bref, voilà un album à la facture moyenne sur le plan graphique (c’est pas du grand art, c’est le minimum syndical), qui entend surfer dans le sillage de la notoriété d’un ex-sportif reconverti en commentateur de second acabit. Certes, cela fleure le commercial, mais le pire est à venir : il n’y a pas de gags dans cet album. Où alors, c’est qu’il faut revenir sur le sens du mot gag. Non, Candeloro apprenti reporter est insipide. Vide. Un peu comme le personnage en somme. |
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