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© Delcourt

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BX
ScénarioOkazaki Mari
DessinOkazaki Mari
CouleursNoir et Blanc
Année2004
EditeurDelcourt
CollectionMangas
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Nénohi n'hésite pas à coucher avec un garçon dès leur première rencontre ! Alors qu'elle rentre d'une soirée arrosée, elle rencontre un jeune boxeur. Pour Nénohi, c'est le coup de foudre... Mais lui n'a qu'un objectif, devenir champion du monde. Il s'entraîne comme un fou pour s'affranchir d'un passé douloureux. Amour et boxe peuvent-ils être compatibles ?

 

2 avis

herbv
Ce manga nous raconte un instant de la vie de Nenohi, une fille assez libérée. Elle va connaître en la personne de Hiroyuki (Usagi) Nagami, boxeur de son état, son premier véritable amour. Mais les choses ne sont pas si simples quand chacun a en lui de profondes fêlures...

Au delà d'une simple histoire d'amour, on a un véritable questionnement sur ce qui motive certaines personnes à agir comme elles le font. On est loin d'une histoire mièvre et dégoulinante de bons sentiments. Les deux principaux protagonistes ont connus des drames dans leur enfance, drames qui les poursuivent encore. On ne baigne pas dans la joie de vivre à tout instant, ce qui rend les moments de bonheurs encore plus forts.

Sinon, je dois dire que j'ai adoré le dessin que je trouve superbe, alliant à la fois finesse et détail, rendant beau les personnages mais sans exagération. Et pour celles et ceux qui trouvaient que les bouches dessinées par Okazaki étaient un peu trop "spéciales", elles sont nettement moins charnues. D'ailleurs, en général, le dessin fait encore plus maîtrisé et surtout plus expressif que dans Déclic amoureux.

La narration est très dynamique, la mise en page étant parfois très éclatée, ce qui oblige de rester vigilant pendant la lecture, ce qui n'est pas une mauvaise chose, bien au contraire. En tout cas, cela donne une sacrée pêche à l'histoire et nous entraîne dans un tourbillon de sentiments et d'action. Ça vie, ça coule tout seul, c'est génial ! En plus, il y a des pointes d'humour parsemées tout au long du manga, ce qui, par leur côté décalé, m'a fait éclater de rire plus d'une fois.

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Noir Firebird
Après un Déclic Amoureux prometteur mais dont l’extravagance du découpage ne suffisait pas à masquer les faiblesses de la narration, Mari Okazaki voit un autre de ses one-shot publié en français, Bx.
La couverture, sobre et pour une fois dénuée d’effets tape à l’œil, cache une œuvre à l’ambition avouée de représenter le sursaut vital d’une adolescence perdue, à la recherche d’un but et d’une identité. A cela, une seule réponse, l’amour, né de la fascination pour le corps, d’une attirance physique assumée allant au-delà des clichés romantiques. La réciprocité naît dans la détresse, et les personnages s’accolent comme autant de particules à la dérive à la recherche d’un point d’ancrage. Univers exploré : le monde de la boxe, habile métaphore de la dureté de l’existence et des règles qui la régissent.
L’idée de base, brillante, observant avec humanité les tentatives des deux héros de s’accrocher aux derniers espoirs d’une vie dont la réalité s’estompe, sombre rapidement dans le néant, le traitement d’Okazaki ne se montrant que trop rarement à la hauteur. La mise en cases, mise en avant de manière emphatique par le truchement d’effets de style censés être ébouriffants échoue là où elle devrait créer du dynamisme. Les caractères des personnages se noient dans le style nerveux et éclaté de la mangaka, qui, en utilisant un système de cases multiples accolées les unes aux autres sans réel liant, ne parvient pas à donner à son récit la cohérence nécessaire pour faire pulser la vie qu’elle tente de faire naître au sein des protagonistes de l’intrigue.

La personnalité de l’héroïne, dépeinte comme volontaire, obstinée mais paumée, ne parvient pas à s’élever suffisamment pour dépasser le cliché. Elle reste spectatrice de son bel Apollon, le plaçant sur un piédestal quasi-divin et en conséquence, son côté extraverti se retrouve étouffé par l’absurdité unilatérale de son comportement et le traitement balourd d’Okazaki de la notion de désir physique. C’est dans la sursignification que son propos trouve son fondement, et ses multiples zooms narratifs sur les muscles ne servent qu’à entretenir le vide que devient l’héroïne pour le lecteur. Ce que Le Virus Manga tente de définir comme de la sensualité ne se matérialise en réalité que comme des effets de style matraqués à l’infini et qui confirment la maladresse de l’auteur quant à son aptitude à faire passer les émotions de ses personnages.
Car, dans ce long délire corporel qu’est Bx, il est patent que toute la force narrative insufflée par Okazaki est mouchée comme une flammèche par l’improbabilité et la vacuité des personnages dépeints. Ne restera qu’une sensation d’une lecture jamais réellement commencée, même au plus fort de l’histoire. Jamais, d’un bout à l’autre de l’œuvre, le fond ne sait se montrer au niveau de l’arsenal thérapeutique formel. Au final, ce one-shot est bel est bien une déception qui prouve qu’Okazaki n’a pas su apprivoiser la fougue prometteuse de sa narration.
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