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| Bruxelles. Par une nuit paisible, Broussaille ressent le besoin de coucher sur le papier les moments un peu magiques d'harmonie, de plénitude, qu'il ressent au fond de lui. Pour tenter de les transmettre, même s'ils ne se partagent pas, dit-on. Pour revivre ces balades d'été, les menus plaisirs de l'existence, la lumière que lui ont apportés d'autres livres. Et pour parler de la nature, de la vie au rythme des fleurs, des animaux, et surtout des arbres, en prenant le temps de les écouter, de respirer... Puis, au fil des pages, vient l'indignation, face aux dégâts des hommes. Parce que l'homme est homocentrique. Mais surtout Broussaille évoque sa rencontre avec un être pas comme les autres, le faune, source de lumière au-delà des livres, qui lui a appris à regarder le monde autrement... |
  man
| C'est le premier "Broussaille" de Frank Pé en solo, et ça se sent. Libéré du cadre habituel d'un scénario comportant une ou plusieurs histoires classiques, il en profite pour s'épanouir au maximum dans le rythme des "carnets de Broussaille", où sous la plume de son héros, il se donne l'occasion d'un nouvel apprentissage de la nature. Et cet apprentissage il le fait grâce à un faune, un être fantastique, gardien des arbres et des animaux, messager des dieux. Lui, le faune, qui ouvre les bourgeons au printemps, fait parler les arbres, apprend la joie aux oiseaux, et à ronronner aux chats… Le dessin de Frank est plus magnifique que jamais, et il nous offre avec Topaze un véritable festival de couleurs, au sens propre comme figuré, sublimé par un lyrisme jouisseur, et jouissif, exaltant son amour de la nature et de la vie (non, non, ne dites pas "écolo", il n'aimerait pas ça !) : mention spéciale à la balade dans la nature en pleine composition symphonique.
Mais surtout, on en apprend plus sur ses convictions profondes. A travers Broussaille, il expose sa vision du monde et sa conception mystique de la nature; avec le faune, et en innovant dans des découpages verticaux, renversés, ou même sans les cases, il nous montre comment libérer "l'énergie sacrée" qui sommeille en toute chose. Et grâce à elle, il se libère aussi. Cet album semble être pour lui l'occasion de faire une pause, de revenir sur les raisons qui le poussent à écrire et à dessiner, comme en témoigne la rencontre en songe avec un chaman sibérien. La couverture, sublime, résume à elle seule le livre : tour à tour faune et homme, Frank nous apprend en même temps qu'il s'apprend à lui-même comment trouver le chemin de la lumière et de l'harmonie. |
thierry
| Cet album est un véritable retour aux sources pour Frank. A nouveau seul aux commandes, comme au temps des "papiers de Broussaille", il reprend même 2 courts récits parus à l'époque (le temps a perdre et la nature symphonique), auxquels il ne change quasi rien que ce soit dans la mise en page ou les textes. "Un faune sur l'épaule" est un manifeste pour Frank. Il expose sa manière d'appréhender le monde, son amour de la nature. Il réfute clairement toute étiquette politique et limite au maximum les allusions a l'actualité. Il vise plutot une certaine forme d'universalité et d'intemporalité.
Finalement, la nature est au dessus de tout ça. Que sommes-nous face a un arbre multi-centenaire ? Où est passée cette part d'émerveillement qui ne devrait jamais nous quitter face aux merveilles de la nature ? Le grand talent de Frank consiste a rendre simplement des sentiments tellement difficile a faire partager. Son point de vue frise parfois l'utopie mais sans jamais se départir d'un certain réalisme. Broussaille a vieilli depuis ses papiers dans Spirou. Il a muri sans pour autant renier ce en quoi il croyait. Le fruit de ses réflexions se retrouve dans "Un faune sur l'epaule". |
pierig
| J'apprécie énormément Broussaille, doux rêveur dans l'âme qui nous fait partager son monde emprunt à la fois de beauté et de poésie. En ce qui concerne "Un faune sur l'épaule", il fait l'éloge de la nature à travers des histoires courtes couchées sur papier par notre ami Brousaille mettant en scène son "Faune". Mais voilà, tout le côté poétique des tomes précédents est mis de côté au profit d'un amalgame de propos écologistes disparates qui tiennent plus du cliché que d'autre chose. Avec ce premier tome où Frank est seul aux commandes, je fais donc l'impasse. Pourtant, ses dessins sont meilleurs que jamais . . . dommage ! |
dampremy jack
| Il y comme ça des séries que j'achète les yeux fermés. Pas beaucoup, mais il y en a. Brousaille en fait partie depuis de nombreuses années. Les trois premiers tomes font d'ailleurs partie de mes albums favoris. J'aime leur poésie, leur simplicité, leur tendresse. Malgré tout, "Sous le soleil", le quatrième titre de la série m'avait laissé un peu sur ma faim. Je n'y retrouvais pas totalement les ingrédients cités plus haut, mais pas de quoi s'alarmer tout de même. Rien de vraiment comparable à l'immense déception de ce "Un Faune sur l'épaule", dernier Brousaille en date. Là, je commence à m'inquiéter sérieusement...
Parlons d'abord du scenario, ou plutôt de l'absence de scenario. Pas que je tienne à ce que Frank nous ficelle une intrigue d'enfer, non, juste un petit quelque chose raconter. Ici, rien. Un assemblage de reflexions sur le monde, son avenir et la place de l'homme. Une sorte de recueil de "pensées". Mmmm, "pensées"...
S'engouffrant dans cette nouvelle philosophie du bonheur, sous vulgarisation vulgaire d'une pensée con et résignée (des gens qui ont comris Voltaire de travers, entre autres), Frank nous prend par la main pour nous emmener dans ses reflexions d'ado béat de 14 ans, allant même jusqu'à citer Paulo Coelho (l'appelant d'ailleurs Paolo), ce tacheron de l'édition mondiale, celui qui arrive à faire croire aux pétasses des cours de lycée que leur cerveau fonctionne "vraiment". Bref, une galerie de clichés neuneu et dégoulinants. Diabétiques, s'abstenir!
Reste le dessin, sublime comme d'habitude, qui m'a retenu de bullenoté rageusement cet album raté.
J'espère que Frank se resaisira très vite. C'est jamais agréable d'être déçu par quelqu'un qu'on admire...
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