|
| |
|
|
|
|
| Entre elle et lui, il y a la traversée d'une nuit où court désemparé le chat en fugue dans le dédale d'un quartier palpitant de mille vies fugitives.
A la recherche de son compagnon, Broussaille trouve dans le souvenir et dans l'étrangeté d'une rencontre éphémère deux raisons de bâtir l'avenir.
Lorsque le rêve devient réalité, plus rien n'est identique et l'adolescent a mûri comme fruit au soleil.
Dans la grande ville aux cent villages, l'oeuvre de Frank évoque avec émotion et subtile chaleur l'existence au quotidien. |
  Michey
| Un soir. Broussaille au fourneau, le chat traîne dans le studio. On frappe à la porte ; c’est la concierge Madame Vermeulen. Petite discussion, et retour à son assiette. Tiens le beefsteak a disparu : maudit chat où es-tu ? Le chat a disparu ! Parti par la fenêtre, par la porte entre ouverte durant la discussion avec la concierge ? Pas question de laisser ce chat de gouttière d’appartement seul dehors. Broussaille part à sa recherche dans une Bruxelles qui commence à s’endormir.
Le passé se mêle au présent dans cette nouvelle quête. Broussaille se souvient de l’arrivée du chat du sa vie, il pense à Catherine : un oiseau qui passe dans le ciel, petit instant banal de la vie enfin …presque banal ,elle était là et c’est suffisant pour que ce moment devienne mémorable. La recherche commence par les environs de l’appartement, les rues sont désertes personne à qui demander des renseignements, il faut se fier à son instinct. Broussaille traîne du côté des voies ferrées, le point de regroupement des chats du quartier. Des chats, il y en a des quantités mais pas Le chat. C’est la rencontre avec un homme sans nom, qui nourrit les chats sur le bord des voies de triage. Amoureux de chats, il aide Broussaille à sa manière d’une façon énigmatique.
La quête continue, elle va passer par les jardins qui longent la voie ferrée. Là, sur le mur qui sépare les jardins de la voie, Broussaille observe la vie des gens dans leurs occupations de tous les soirs. Il vole un bout de vie, d’émotion à chacun : l’enfant qui ne veut pas aller se coucher, les couples de retraités, l’astronome amateur, les amoureux, le quotidien de chacun défile sous ses yeux et toujours pas de chat et toujours ce sentiment de solitude qui monte en lui et semble s’amplifier. Et chat, maudit chat adoré où te caches tu ? Catherine, pourquoi par moment la vie semble si compliquée? Pourquoi tant d’esprits fermés entravent notre chemin ?
Vous l’aurez sans doute déjà compris cette histoire est bien plus que celle d’un chat que Broussaille cherche dans cette ville. C’est un parcours initiatique qu’il effectue. Le parcours qui mene de l’adolescence à l’age adulte, c’est la chasse au jaguar des Incas. Pourtant il n’est pas totalement transformé par cet initiation, non, il a simplement appris que parfois il faut oser prendre ce que d’autres voudraient qu’on laisse, qu’un « Viens ! » même s’il est difficile à prononcer est parfois plus utile qu’un « Est-ce qu’elle pourrait venir avec moi ? ». Cette histoire c’est la matérialisation d’un rêve. L’utopie c’est bien, sa réalisation c’est mieux, et même si tout n’est pas parfait c’est quand même un pas vers le mieux.
|
|
|
|
|
|
| |
| |