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| Cinq branches de coton noir |
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  rohagus
| C'est l'histoire d'un petit commando de soldats noirs-américains lancé dans l'Europe de la Seconde Guerre mondiale à la poursuite d'une ancienne relique, le tout premier drapeau des États-Unis d'Amérique. Mais derrière cette quête, il y a une motivation bien spécifique : ce drapeau cache un secret depuis deux siècles, un symbole qui pourrait bouleverser la vision alors encore très raciste des américains de l'époque.
Cinq branches de coton noir est un bel album, grand et épais, de plus de 170 pages.
Le dessin de Steve Cuzor y est très classe. Son trait soigné, précis et en même temps dynamique m'y fait penser au style de Ralph Meyer (Berceuse assassine, Undertaker...) que j'aime beaucoup. C'est un dessin fait pour le noir et blanc, ce à quoi la colorisation s'adapte en étant ici réalisée dans des teintes monochromes, avec globalement une teinte spécifique par chapitre. Même s'il en ressort une ambiance un peu triste, cela donne aux planches une réelle élégance à l'ancienne.
Le scénario aborde avec un œil neuf la problématique du racisme anti-noir aux États-Unis. On le découvre tel qu'il existait en 1776 à l'époque de la guerre d'Indépendance, tel qu'il demeurait dans l'Amérique moderne de 1944, mais aussi tel qu'il apparaissait dans l'armée américaine en guerre en Europe et évidemment tel qu'il était incisif chez les nazis allemands de leur côté également.
L'intrigue est basée sur une idée originale et donne une motivation bien particulière aux héros du récit. J'avoue qu'avec les yeux d'un lecteur des années 2000, de les voir ainsi risquer leur vie pour ce qui au final n'est qu'un simple symbole, parait un peu difficile à appréhender. Mais j'imagine que dans le contexte de l'époque et pour le combat pour l'égalité entre Noirs et Blancs, cette motivation pouvait suffire à expliquer tous les sacrifices.
Seule la fin très amère m'a légèrement déçu. J'ai trouvé qu'il n'était pas utile d'en faire davantage ; et l'un des éléments de cette conclusion m'a paru en rajouter un peu trop en matière de tragédie fataliste.
Dans l'ensemble, l'histoire est dense et très bien menée. Tout y est crédible, à la fois enrichissant et prenant. Les personnages sont bons ; on s'y attache facilement.
Et il y a toute cette atmosphère visuelle et narrative d'un grand récit d'aventure à l'ancienne qui donne une vraie saveur au récit. Un bel album. |
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