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| Douze nouvelles qui sonnent comme les douze mois d’une année ou douze heures d’une journée. Des situations sinon quotidiennes, courantes.
La solitude des parents, quand les enfants rentrent chez eux après le réveillon de Noël, et celle du père qui n’a que la garde alternée de sa fille. La timidité, qui empêche un jeune homme d’aller parler au jeune SDF qu’il croise souvent. La nuit, dans laquelle on cherche les étoiles et les souvenirs en silence. Les non-dits qui font partie de nos vies. La Bouche sèche retrace ces moments où, soudain, les mots nous manquent, restent coincés dans la gorge. Les sentiments refusent de s’exprimer, et on encaisse.
Des narrations au climat doux, mélancolique, parfois triste qui nous donne la météo de nos propres émotions. |
  alban
| 10 histoires, 10 tranches de vie que chacun d’entre nous a pu ou aurait pu vivre…
Jean-Philippe Peyraud a un talent hors du commun, celui de nous impliquer dans ses histoires. On se met à la place de ses personnages, on se sent vivre en même temps qu’eux.
Dans la première histoire, une femme est assise dans le métro, elle lit une lettre, se met à pleurer … on est à la place de ce personnage qui, debout, la regarde. On a comme lui envie d’engager la conversation pour l’aider, mais on a la même timidité que lui et on n’ose pas. On a envie d’avoir ce mouchoir qui va la délivrer et on regrette de la voir quitter la rame sans avoir pu l’aider.
Tout cet album est dans cette simplicité, les émotions vont et viennent et une fois tournée la dernière page on a envie de recommencer pour voir si on aurait pu changer quelque chose, une parole, un acte, une vie.
Merci Jean-Philippe Peyraud.
9/10 |
Coacho
| Nous sommes aujourd’hui, après environ 10 ans d’entraînement, rompus aux exercices souvent périlleux de la lecture de tranches de vie diverses.
Que ces chroniques soient autobiographiques, romancées, ou juste le fruit d’une grande acuité de l’auteur, elle nous chiffonnent parfois l’esprit, nous chagrinent, nous font rire, nous montrent, avec souvent ce qu’il faut d’ironie, nos travers quotidiens.
C’est le cas du livre de Jean-Philipe Peyraud qui prend place à Paris mais qui peut aussi bien se dérouler dans n’importe laquelle de nos grandes cités, avec des personnages comme nous en connaissons tous, comme nous en croisons, et qui sont des quidams devenus à leur insu les héros de ces quelques planches de BD.
En 10 histoires de 10 planches chacune (je sais que « Le mauvais rôle » en compte 12 mais la moyenne est rattrapée par « Journée classée rouge » qui n’en fait que 8 !), Peyraud va utiliser ce coefficient exponentiel pour multiplier nos émotions en passant par toutes les gammes de la partition personnelle qu’est la vie de chacun.
De ces petits riens de tous les jours, il visite les sentiments de ses personnages confrontés à la tromperie, au divorce, au souvenir, aux séparations, aux attentes, à la vieillesse et même au suicide, sans jamais s’appesantir, en laissant le lecteur à son interprétation.
Des silences lourds de sens, compensés par ces petites attitudes faussement héroïques que les individus tentent d’afficher face à l’un de ces nombreux drames du quotidien, et que chacun s’efforce d’afficher tant bien que mal, histoire de continuer le cours de leurs vies respectives…
C’est beau, touchant, servi par un trait d’une douceur absolue, un dessin élégant et racé, qui peut déplaire, c’est question de subjectivité que de dire cela,
Lewis Trondheim est un auteur qui visite aussi les tracas du quotidien, même s’il s’amuse à détourner notre attention des choses les plus évidentes pour savoir s’attarder sur ces petits riens qui lui servent de prétexte à des aventures ironiques et belles.
Peyraud, lui, ne travestit rien et nous laisse face à cette existence parfois pesante que nous menons tous avec plus ou moins de brio, avec plus ou moins de peine, avec plus ou moins force, mais toujours avec la sensibilité propre à chaque individu et nous laisse imaginer l’entre-cases, avec beaucoup de talent.
Même si beaucoup des amateurs de Peyraud lui ont préféré ses anciennes sorties, ce n’est pas tout à fait mon cas, et je le défends ici !
Il y avait les contes de Perrault, il y aura maintenant ceux de Peyraud…
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