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| “(...) laisser les choses venir ... Lâcher le stylo comme on lâche un chien (...)” Voilà comment Bobi naît un jour sur les pages du journal en images que griffone Georges Bess presque quotidiennement.
“(...) Aucune volonté, aucun désir, aucune nécessité n’avaient présidé à son apparition (...)”, précise encore le dessinateur. Mais il se montre suffisament intrigu par ce curieux personnage de papier pour entreprendre de lui poser des questions - autrement dit de dialoguer. Et c’est l’étrange produit de cette communication entre la créature et son créateur que nous raconte ce surprenant album. Un journal graphique qui échappe à sa logique initiale pour s’incarner en une nouvelle histore, en toute liberté. |
  vacom
| Georges Bess est à Paris. Paris-la-pluie. Sous la grisaille, devant sa table à dessin, il lui prend l'envie de raconter. Non pas la vie de la capitale, qui a cessé de l'intéresser et le désole chaque jour un peu plus, mais celle de Bobi. Qui est Bobi ? Un être de papier, création de Georges Bess. Pas une création consciente mais intuitive. Bobi est venu seul, c'est lui qui s'est fait une place dans la vie de son auteur et pas l'inverse. Depuis, ils ne se quittent plus, comme s'ils avaient besoin l'un de l'autre pour exister.
Ce livre est avant tout une suite de réflexions, réflexions sur la vie en général mais surtout sur la vie d'artiste. Dans quelle mesure une œuvre appartient-elle à son auteur ? N'est-ce pas l'œuvre qui s'impose d'elle-même, pressée par un besoin d'exister ? L'artiste ne pourrait-il être qu'un médiateur, celui qui prête sa main et sont talent à l'œuvre en gestation mais n'est finalement qu'un spectateur ?
Toutes ces interrogations, Georges Bess nous les livre sous forme d'une lettre qu'il écrit à un ami. Plein de nostalgie mais aussi de passion et d'enthousiasme, ce long monologue est superbement écrit : chaque mot est mesuré et aucun ne semble de trop. Il s'accompagne d'illustrations ayant toutes au moins un point commun : l'invraisemblance des situations. Mais cette invraisemblance est si bien racontée qu'on est prêt à y croire. Sans hésitation.
Le dessin en lui-même est superbe. Très fin, sans colorisation ni aplat, il pourrait paraître vide. Détrompez-vous. Avec peu de traits, Georges Bess parvient à occuper tout l'espace et à donner à ses planches une richesse incroyable.
Loin de ses collaborations avec Alexandro Jodorowsky, Georges Bess nous livre ici un récit intimiste et introspectif tout en douceur. Une petite perle à lire au calme, sans précipitation, pour en savourer chaque instant. |
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