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| La maison où se sont réfugiés plusieurs adolescents victimes de la Crève — cette maladie qui produit d’étranges mutations de leurs corps — est dans un état indescriptible, et Keith a renoncé à la maintenir en état. Mais tout cela n’est rien à côté de ce qui se prépare dans certaines têtes. |
  Matt Murdock
| Ca y'est, Black Hole vient de se terminer. Charles Burns avait clos sa série, et sa traduction française est sortie au début de l'année. C'est avec un peu de retard que je me plonge dans sa lecture.
Ceux qui s'attendaient à une quelconque élucidation du mystère de la fameuse maladie, la crève, qui transforme les adolescents après avoir eu un rapport sexuel, risquent d'être déçus. En effet Burns choisit de finir son histoire avec une conclusion assez ouverte, et optimiste. Il y a beaucoup moins d'effets de style horrifiques pour ne garder que la représentation d'une certaine misère adolescente, provenant de la mise à l'écart de certains, parce qu'il sont "différents". Et c'est finalement cette cruauté que Burns choisit de représenter, notamment à travers l'histoire de Dave, devenu impitoyable envers tous ceux qui le cherche, suite à la douleur qu'il ressent, bien avant sa transformation, douleur dû au rejet qu'il reçoit des autres. De cette impossibilité de pouvoir s'intégrer naîtra une violence sourde et froide qu'il finira par manifester autour de lui, avant de la retourner sur lui-même. BRRR, c'est froid, et on pense à Columbine, à Gus Van Sant ... On voit aussi Keith, Eliza, s'enfuir tous les deux sur les routes de l'Amérique. Ces deux-là s'aiment, et on se dit que malgré leur maladie, ils pourront s'en sortir. De même pour la jeune Chris, qui s'enfuie seule, et dont la fin, très belle, finit par nous faire penser qu'un avenir est possible, au cours de sa baignade. A moins qu'elle choisisse de ne jamais sortir de l'eau.
C'est donc une magnifique conclusion que Burns nous sert. Les dessins sont splendides, très fins, un noir et blanc superbe. Charles Burns vient de conclure une des plus magnifiques séries américaines. On attend avec impatience ses prochains travaux. |
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