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| Un noir qui ne marche pas la tête baissée se fait beaucoup d'ennemis dans une ville comme Rockwell Town, et du coup, Big Bill n’avait pas beaucoup d'amis. Des maris trahis, des amants abandonnés, des joueurs truands, d’anciens amis et de nouveaux ennemis, tous avaient des raisons pour le tuer. Tous rêvaient de l'assassiner. Et ce qui devait arriver, arriva… quelqu'un l'a tué. Son corps est pendu dans un arbre en face de la maison de sa mère. Ses deux frères tentent de découvrir l’identité du tueur, par déduction. Mais qui donc a tué Big Bill? |
  alban
| 78 pages qu'on ne voit pas passer ... une histoire très belle sur la recherche du meurtrier de Big Bill.
Deux frères se retrouvent au pied d'un arbre ... leur frère Bill est là pendu devant eux ... Le shérif est déjà passé mais leur a demandé de ne pas le dépendre ... Qu'a-t-il bien pu se passer ?
Dans ces Etats Unis post-crise de 29, nous assistons à la superbe hitoire de noirs soumis à la rudesse de la vie et au racisme.
Les auteurs nous présentent une situation assez sombre de cette époque et des abus qu'elle a pu entraîner. |
Coacho
| Big Bill est mort – Antunes & Taborda – Paquet
Je me remémorais les longues apnées de Jacques Mayol, dont le film « Le Grand Bleu » narrait les romancées aventures, et je me disais que je devais aller en faire une nouvelle dans Le Grand Blanc de la collection Blandice de Paquet.
Une fois avalée la décalée « Perspective Nevsky », je me jetais dans cette histoire noire, à tous les sens du terme !
Le Sud américain, ses rednecks et son racisme, dessinés avec beaucoup de talent par Taborda, sont le décor de cet album qui se déroule dans les années 30.
Beaucoup de choses ont été dites, écrites, filmées sur ce thème de la « haine ordinaire » et il fallait trouver une façon différente de livrer son sentiment sur cette période morose post-crise financière.
C’est sous les traits de 3 frères bien différents que l’histoire se met en place…
Le premier, adipeux et pas très intelligent, accompagné du deuxième, fluet et aussi intelligent que couard, se retrouvent sur le perron de leur maison à contempler leur troisième frère, Big Bill, costaud et bad boy de la région, qui se balance au bout d’une corde…
Ils veulent savoir pourquoi ? Qui ? Où ? Quand et comment cela est arrivé ?
La couverture est éminemment alléchante mais l’intérieur se révèle un peu moins à la hauteur des espoirs fondés et malgré la double originalité de commencer le récit par les causes potentielles de la mort de Big Bill par le biais d’anecdotes racontées par ses frères, et d’éviter l’écueil de la présence du KKK, l’histoire se met à dérailler quelque peu et avoir quelques ratés qui empêchent l’immersion totale.
Les personnages, qui restent tout de même issus d’une galerie de portraits hauts en couleurs, ne sont pas vraiment attachants, se succèdent sans vrai liant, et malgré certains changements comportementaux de certains, restent assez « plats » !
Big Bill est charismatique mais ce personnage, tout central puisse-t-il être, est mort et absent du déroulement de l’histoire !
Une fin précipitée prend à contre-pied le lecteur, qui n’avait pas eu le temps de bien s’installer, et rend la lecture un peu inconfortable !
Pour le dessin, je n’ai noté qu’une pinaille, c’est celle du trou dans la chaussure du pendu, qui apparaît et disparaît au gré des envie de Taborda !
Une lecture plaisante, sans plus…
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ingweil
| Disons-le tout de suite, ce qui m’a posé le plus de problèmes avec cette bd, ce n’est pas le dessin, même si certaines scènes de bagarre sont vraiment complètement ratées… Non ce qui m’a gêné c’est le traitement apporté à cette histoire de racisme dans les Etats-Unis pendant la Grande Dépression.
Je veux bien croire que des shérifs aient pu couvrir ou même participer à des lynchages (finalement, on se dit que ça pourrait très bien arriver aujourd’hui). Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est si cette bourgade est si corrompue, comment Big Bill peut-il se promener si facilement ? Il sort son flingue en pleine rue face à un Blanc, personne n’intervient (on en connaît qui se sont fait exécuter pour moins que ça). Comment peut-il tabasser un Blanc et que la seule réponse des autorités soit de se mettre dans l’illégalité ? Comment un Blanc peut-il lui commanditer un meurtre alors qu’il est raciste ?
Bon essayons de passer sur ces incohérences (qui rendent peu crédible toute l’histoire, mais bref). Là où je commence à sérieusement m’énerver, c’est dans la vision que donne les auteurs des femmes à l’époque : mère (grosse, évidemment) ou putain (il y a aussi le personnage de la femme du gentil Blanc, j’y reviendrai). Comment peut-on réaliser une bd sur le racisme et l’affliger de machisme à ce point ? Je ne résiste pas à l’envie de vous citer (de mémoire) un dialogue entre Big Bill (forcément étalon) et une prostituée : « Tu pourrais rester encore un peu… - T’as le feu aux fesse toi, avec tout ce que tu as baisé aujourd’hui – Ce que je fais toute la journée, c’est écarter les jambes, c’est quand je suis avec quelqu’un comme toi que je baise – Ben tu dois pas baiser souvent alors, parce que des comme moi par ici, y en a pas des masses »… Ca se passe de commentaires…
Arrive enfin le personnage du gentil Blanc, qui, forcément !, est un socialiste qui a maille à partir avec une méchante société qui veut lui faire la peau, parce que, naturellement, il a provoqué une grève… Avec sa greluche de femme (la même que plus haut : « Oh ! Crois-tu que nous serons heureux ici ? »), il va essayer de donner du travail aux Noirs (mais il sera humain, évidemment !). Et il va aider les frères à régler cette histoire de meurtre, et il va les couvrir.
Aurait-on pu se passer de tous ces stéréotypes pour parler d’une histoire ô combien douloureuse ? Certainement, mais tel n’a pas été le choix de nos auteurs qui nous signent là un véritable torchon.
A fuir, absolument.
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