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| Elle a été dans les années 30 la première femme ouvertement sensuelle à franchir les barrières de la pudibonderie ambiante en étant publiée en strips quotidiens dans de grands journaux américains. Elle a connu une carrière internationale dans le dessin animé. Elle est une icône mondiale, la seule à pouvoir chanter le « Poo-poo-pee-doo» popularisé par Marylin dans « I wanna be loved by you » sans que personne ne songe à le lui reprocher ! Elle se nomme Betty Boop. Et peut-être, à force de la voir déclinée sur de multiples supports, avait-on oublié l'essence-même de son identité : la bande dessinée.
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  rohagus
| A vrai dire, avant de tomber sur l'intégrale de chez Vents d'Ouest, je ne savais même pas que Betty Boop avait eu droit à une version comics en plus de ses anciens dessins animés. En effet, ce comics est plus un produit dérivé suite au succès des dessins animés. Et si le nom de Max Fleischer, créateur du personnage et de son design, est marqué partout sur ces gags en une planche, c'est en réalité un certain Bud Counihan, autrement inconnu au bataillon, qui est en charge des scénarios et du dessin.
Alors que le personnage de Betty Boop est resté connu du grand public, cette série n'aura, elle, pas beaucoup d'impact sur les mémoires. Elle est apparue en effet à partir de 1935 mais son rythme de parution s'espacera assez rapidement pour disparaître dès 1936.
Ce sont des gags en une planche où Betty Boop joue le rôle d'une star de cinéma à qui l’on propose des tournages plein de charme et d'aventure. Son partenaire le plus récurrent n'est autre que le réalisateur de ses films qui joue aussi un peu le rôle de son agent et ami. On y retrouve aussi son petit chien, Billy, son petit frère, Buddy Boop, au caractère très trempé et brutal, et sa tante, elle aussi très portée sur la susceptibilité et les actions musclées.
Betty y joue les petites divas, très capricieuse et superficielle mais relativement attachante malgré tout. Les gags tournent d'abord autour des rôles parfois incongrus que Betty doit jouer et sur les extravagances de cette dernière. Puis son petit frère et ensuite sa tante prendront davantage de place et accapareront la thématique de beaucoup de planches.
La version intégrale de chez Vents d'Ouest est un très bel album, avec une belle couverture cartonnée et un peu matelassée, du papier épais et un bon travail éditorial. J'aime le côté désuet des planches qu'il contient et notamment des couleurs un peu délavées.
Par contre, fort est de constater que le dessin est très moyen. Les décors sont simples et agréables. Mais les personnages, eux, sont très raides et dotés d'une palette d'expression trop réduite. Et surtout Betty Boop elle-même est un modèle de rigidité dans le trait : son visage est toujours strictement identique, toujours de face, avec juste les yeux qui se tournent dans des directions différents pour montrer qu'il est vivant. On dirait une poupée de cire.
Quant aux gags, même s'ils dégagent un côté assez attachant et agréablement rétro, ils ne sont pas drôles. Ils sont la plupart du temps convenus et prévisibles. Et surtout beaucoup de gags sont recyclés et réutilisés de planche en planche. Alors que la parution ne s'est finalement étendue que sur moins de deux années, cela démontre un singulier manque d'inspiration.
Bref, je trouve que l'intégrale Vents d'Ouest est appréciable pour la beauté de l'objet, le travail éditorial et l'aspect rétro et historique de ce comics des années 1930, mais le contenu des planches en elles-mêmes ne vaut pas vraiment trop qu'on s'y attarde. |
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