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  petitboulet
| Le tome deux de Berserk apporte enfin quelque consistance à la personnalité de Guts, et c'est heureux, après la boucherie continue, peu esthétique et non contextualisée du premier volume.
Pourtant l'auteur fait toujours la part belle à l'hémoglobine: décapitations, mutilations et autres débauches de sang sont au programme. Mais ce charcutage intensif commence timidement à prendre sens, à travers un parallèle entre Guts et un nabot défiguré et cul-de-jatte. Les points communs entre ces deux personnages ayant perdu une partie de leur humanité sautent aux yeux, et permettent à Miura d'introduire un lien de sympathie entre le lecteur et Guts. A travers l'histoire de Vargas, dont certaines parties du corps furent littéralement dévorées, l'auteur s'interroge sur les motivations de son personnage principal, sur ses faiblesses et ses doutes. Il pointe surtout du doigt le sentiment qui domine Guts et qui relie l'humain et le monstre en lui: la haine.
Berserk n'est pourtant pas exempt de défauts, loin de la, surtout au niveau du dessin. S'il y a un progrès par rapport au tome un, les personnages restent très figés et raides, et l'ensemble manque cruellement de dynamisme. Dans les très fréquentes scènes d'action, cela s'avère pénible, l'auteur essayant sans succès de compenser ces carences par l'usage, et même l'abus, de lignes de vitesse. Pire, cela nuit parfois grandement à la lisibilité du manga. Mais tout cela n'est rien comparé au ratage complet qu'est le personnage de Puck, tellement stéréotypé que ses actes se devinent 10 pages à l'avance.
Miura ne manque pas de bonnes idées, mais son manga souffre toujours d'une réalisation assez bancale, et laisse donc au final au lecteur une impression mitigée. Berserk possède un gros potentiel du fait du personnage énigmatique et charismatique de Guts, mais que l'on ne pourra juger que sur la longueur.
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