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| « J’habite une ville où la prison fait face à la gare ». Invité surpris d’un enterrement, cette image est la première qui s’impose à Bernard et le renvoie vers les différents choix de sa propre vie.
Confronté à des visages oubliés, cet évènement l’incite à revenir sur son passé. Un chemin semé de doutes, auxquels seul son besoin viscéral de dessiner faisait front.
De l’immense solitude des beaux-arts de Lyon aux Arts Décoratifs de Paris, en passant par les boulots divers et de nombreux moments de flottement, ce livre lui donne l’occasion d’analyser a posteriori ces petits riens qui lui ont permis de se construire et de vivre sa passion : « La vie n’est faite que de quelques oui et de quelques non. »
Une flânerie de presque quinze ans… Les belles années…
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  rohagus
| Bernard Grandjean est illustrateur de métier. Cet album est sa première œuvre complète dans le domaine de la bande dessinée et il ne s'en sort vraiment pas mal du tout.
En résumé, Les Belles années est une pure autobiographie. Prenant pour prétexte un enterrement qui amène l'auteur à se remémorer sa jeunesse, il va nous raconter sa vie, de la fin de son adolescence jusqu'à aujourd'hui.
Le dessin fera probablement penser à celui de Dupuy-Berberian (la couverture de l'album me rappelle d'ailleurs celles de Monsieur Jean). Le trait est simple et rond, relativement épuré. L'auteur ajoute cependant une touche personnelle par l'utilisation d'ombrages en hachures qui donnent aux planches une consistance "pas inintéressante". J'apprécie en tout cas la fluidité de son trait et de sa narration.
Passionné d'art et de dessin, le jeune Bernard va commencer ses études en vivotant entre différents petits boulots qui vont souvent lui apprendre pas mal de choses sur la vie et les gens. Il vivra ainsi sa vie de jeune adulte dans l'ambiance de la fin des années 70 et le virage du début des années 80. On le suit, ado solitaire et réservé, jeune homme vivant en collocation avec des amis un peu baba, aide-soignant dans un centre pour handicapés mentaux puis enfin reprenant ses études artistiques sous l'impulsion de l'amour de sa vie avant d'émigrer temporairement sur Paris avec la future mère de ses enfants.
C'est toute sa vie que Bernard Grandjean nous dévoile, plus ou moins romancée. En parallèle, il nous présente aussi la façon dont sa vision artistique a évolué, comment il a travaillé sur lui-même et sur son art, la recherche de son style de dessin personnel, ses espoirs et ses déconvenues dans ce domaine.
Quoique le récit se lise très bien, il n'apporte cependant pas beaucoup d'originalité aux récits autobiographiques en bande dessinée. Le ton est parfois mélancolique mais sait garder une certaine légèreté, sans jamais cependant chercher de touche particulièrement humoristique.
J'ai lu l'album sans déplaisir mais sans être très captivé. Cela tient probablement au fait que je ne me suis pas senti particulièrement visé, n'ayant pas de background artistique et n'ayant pas vécu la même époque que l'auteur. Ce n'est que sur la toute fin que j'ai fini par être touché par le récit, par la façon dont l'auteur boucle la boucle de son histoire et de sa vie, rendant hommage à Blanche, la femme dont il assiste à l'enterrement et par qui il en est venu à revivre avec nous le film de sa vie.
Objectivement, c'est donc un bel album. Subjectivement, savoir si vous serez intéressés ou touchés ne tient qu'à vous. |
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