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| Dans une famille d'immigrés asiatiques, trois générations de femmes tentent chacune à leur manière de fuir le poids des traditions, abandonnant la protection du clan, pour conquérir leur liberté. |
herbv
| Edda pourrait devenir médecin, elle a été acceptée en école. Malheureusement, son grand-père, un Chinois qui a dû refaire sa vie personnelle et professionnelle en France, avait décidé de longue date qu'elle reprendrait le restaurant familial. Il ne voit pas l'intérêt de ce genre d'étude alors que ses petite filles n'auront pas à se faire de soucis matériels grâce à lui. Par contre, il est hors de question de ne pas bien se tenir, de faire quelque entorse à l'honorabilité, de porter atteinte au nom familial. Or, ces fameuses petites filles ne sont plus si petites. Elles sont devenues des adolescentes qui veulent vivent comme les jeunes de leur époque et à l'occidentale !
Baume du Tigre est la première œuvre de Lucie Quéméner, une jeune française eurasienne (son père vient de Bretagne et sa mère est 'origine chinoise). Par le biais de cette BD, sa première œuvre professionnelle, l'autrice montre la vie de trois générations de femmes d'origine chinoise. C'est ainsi que nous voyons toutes les difficultés à surmonter pour les immigrés dits de première génération. La vie de la deuxième génération est, certes, moins difficile grâce aux sacrifices des parents mais elle reste emprunte des traditions du pays d'origine. La troisième génération, qui est plus française qu'immigrée, est plus dans une quête d'émancipation, de liberté et d'égalité.
Après une première partie un peu longue présentant le passé des deux premières générations et un peu trop centrée sur les difficiles relations avec le patriarche, le récit de Baume du Tigre (un onguent de la pharmacopée chinoise) prend son envol et propose une lecture passionnante, de plus en plus touchante, pour finir superbement. Le dessin ne plaira pas à tout le monde. Pourtant, le crayonné proposé fait immanquablement penser aux créations allemandes ou suédoises, et à une autrice comme Joanna Hellgren (Frances chez Cambourakis). Une bien belle référence, n'est-ce pas ? |
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