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  Mael
| Les recueils d'illustrations de voyages de Willem sont des objets particuliers, entre naturalisme et croquis acerbes. Il en ressort toujours quelque chose de plus que la simple reproduction du réel. Cependant, de manière générale, je les parcourais tout de même rapidement, sans réelle passion. Ce n'est pas le cas de ce nouveau recueil qui, par son thème comme sa manière de le traiter, sort du lot et se révèle particulièrement intéressant.
Compilation de l'ensemble des chroniques du festival d'Avignon faîtes par le dessinateur durant dix ans dans Libé, on y trouve beaucoup de croquis de spectacle, curieux et intrigants. Parfois, on reconnaît un visage, voire un spectacle. La plupart du temps, non : Willem est un boulimique et le nombre de représentations qu'il voit durant ces quelques jours est sans doute supérieur à ceux qu'un français lambda voit en un an. Pourtant tous les dessins accrochent. Les postures font sens ici, elles sont théâtrales – quoi de plus logique – et sont toutes des témoignages de la vitalité de la scène contemporaine.
Bien sûr, comme toujours chez Willem, il y a aussi tous les « à côtés » : les spectateurs, les spectacles qu'il n'a pas vu, tel acteur ou metteur en scène hors des planches, et pourtant toujours en représentation. Avignon est d'une justesse ludique qui en fait un petit livre nécessaire pour tous les amateurs de théâtre, à ranger sans hésitation à côtés des livres du regretté André Degaine.
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