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| Chaque soir, c'est pareil, le cortège infernal, Le défilé de monstres et leurs chants sépulcraux. Aristide lutte, tout seul, contre un sommeil fatal. Il surveille les monstres, repousse leurs assauts.
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  rohagus
| Avec un titre pareil, avec un tel résumé d'histoire et avec un tel personnage livide, insomniaque et tourmenté toutes les nuits par des monstres qui l'ont traumatisé, il y a de quoi imaginer un récit noir, glauque, un peu gothique, en tout cas difficilement convenable pour de jeunes enfants.
Il n'en est rien.
Et à l'inverse, c'est précisément le genre d'album que je ferais lire avec plaisir à mes enfants.
Tout d'abord, le graphisme est de toute beauté. Le trait est simple, lâché, d'inspiration légèrement manga. Les compositions et les angles de vue sont originaux et offrent une belle esthétique et un véritable dynamisme au récit. Et c'est surtout le travail de colorisation qui m'a plu. A la fois sombre et noire comme la nuit, avec des teintes inquiétantes, elle laisse pourtant s'échapper des planches une vraie chaleur et une vraie personnalité.
Le scénario est bon, prenant et doté d'une fin très réjouissante.
Il aborde les peurs du noir et de la nuit avec sérieux et sans ambages. Le jeune héros a vraiment peur, ce n'est pas une peur pour de rire, c'est une peur qui parlera à l'enfant inquiet de s'endormir dans le noir et en qui il saura se reconnaitre même s'il ne l'admet pas. Et comme dans tout bon récit jeunesse, ce héros va se rebeller et se décider à combattre ses peurs et à affronter les ombres, à broyer du noir au sens propre du terme... Mais là où ce scénario se démarque des histoires pour enfants classiques, c'est que rien n'indique que malgré sa résistance acharnée le jeune héros va gagner à la fin... du moins pas de la manière qu'il le croit.
N'ayez crainte, j'ai trouvé la fin vraiment mignonne, intelligente et très plaisante.
Bref, je me suis procuré un vrai moment de plaisir en lisant cette BD pour enfants et je vais m'empresser de la lire à mes enfants. |
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