Le mystérieux David Amram a enfin sorti son premier fanzine en juin 2018. Ce fascinant mélange de dessins d’inspiration cartoon mêlés à des semi-gags et récits arythmiques où les chutes tombent plus où moins, créant un ensemble particulièrement unique. Loin d’un simple détournement ou parodie, on y sent une réalité crue, un semi-sourire qui laisse certains dans des abimes de tristesse - ou de perplexité. L’ensemble ne laissait pas indifférent et on espérait voir une seconde tentative avant dix ans. Personnes de peu de foi que nous étions !
Lors du festival d’Angoulême, on a pu découvrir une suite à la couverture étrange. On y voit une sorte de triple Muzo déprimé - alors que l’auteur n’a qu’une connaissance approximative de l’œuvre de Nicolaou (et comment lui en vouloir ?) - imprimé dans une éternelle risographie mais bizarrement plastifiée. Derrière, beaucoup plus de pages que dans le premier numéro, un rythme encore plus fragmenté où le gag noir alterne avec les bains de flottement et les danses fleisheriennes. En parlant d’arythmie, un mini-comic A6 de 24 pages est placé non pas au milieu mais environ aux trois quarts sur une histoire de ferrailleur plus sordide que le sordide qui laisse profondément malaisé. Un incontournable quasi introuvable.