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| Que feriez-vous si votre petite amie rapetissait du jour au lendemain atteignant la taille d’une poupée Barbie ? C’est l’incroyable histoire de Minami et sa petite amie Chiyomi. Suite à ce mauvais sort, les deux adolescents voient leur quotidien complètement bouleversé. Minami doit à présent prendre soin de sa copine miniature. Il lui crée des vêtements, lui fabrique une petite maison à sa taille, l’amène aux toilettes et s’occupe de ses mini-repas mais combien de temps cette situation peut-elle durer ? Pas facile non plus pour Chiyomi de devenir un jouet vivant alors qu’elle est en pleine puberté et que ses hormones la titillent !
Sorte de conte moderne qui mêle à la fois réalisme, absurde et merveilleux, La Petite Amie de Minami est une très jolie histoire d’amour adolescent, drôle et savoureusement cruelle. |
  herbv
| Minami n’est pas un adolescent comme tous les autres. Certes, il a une petite amie mais il ne peut pas s’afficher avec car elle est… toute petite. Par un effet mystérieux, Chiyomi a rapetissé jusqu’à la taille d’une poupée et a préféré s’enfuir de chez elle, afin de trouver refuge auprès de son copain plutôt que de demander de l’aide à sa famille. Minami se retrouve donc à cacher chez lui une fille qui est parfois comme un véritable jouet vivant lorsqu’il doit l’habiller, la nourrir mais aussi l’utiliser pour des activités qu’une certaine morale pourrait réprouver. Il faut dire que nos deux jeunes comparses sont des adolescents pleins de vie et Chiyomi a tout d’une femme à commencer par les soucis qui vont avec ce nouvel état.
Shungiku Uchida, artiste pluridisciplinaire (écrivain, mangaka, actrice, chanteuse), n’est pas totalement inconnue en France. S’il s’agit là de son premier manga à être traduit en français, les amateurs de films de série Z ont eu l’occasion de la voir jouer le rôle de la mère battue, toxicomane et prostituée de Visitor Q, un film fortement dérangeant de Takashi Miike, le réalisateur controversé qui a adapté au cinéma le manga ultra-violent Ichi the Killer. Avec de telles références, on pourrait donc supposer que l’éditeur IMHO s’est intéressé à une œuvre extrême, parue principalement dans la revue alternative Garo entre 1985 et 1987. Mais qu’en est-il vraiment ?
La Petite amie de Minami est un conte moderne dont il est difficile de déduire le message. Le refus de Chiyomi de faire connaître son état et de rechercher une solution pour retrouver sa taille d’origine révèle-t-il un refus de devenir adulte ? L’aide inconditionnelle que Minami apporte à celle-ci est-elle liée à un désir de toute puissance, à une envie d’avoir un jouet sexuel ou à un sens des responsabilités développé ? L’amour ne peut pas tout expliquer. Il ne faut attendre aucune explication du récit ou de la postface de l’auteure. Ce flou n’est à aucun moment frustrant et n’empêche pas de ressentir les doutes, les questionnements et les peurs des deux jeunes gens. Il en résulte une lecture très plaisante, dont la subtilité peut amener les lecteurs à réfléchir et c’est bien là le principal.
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