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| Black House (1ère partie) |
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  rohagus
| La série doit encore faire ses preuves, mais le premier tome est très encourageant et promet un très bon diptyque pour peu que la conclusion soit à la hauteur des espérances.
San Francisco 1967, pleine époque beatnik, une jeune recrue, vice-major de sa promo, intègre la police de la ville au moment où des victimes d'un serial-killer sont retrouvées nues et mutilées avec un symbole satanique gravé sur le ventre. Avec pour partenaire un vieux de la vieille bienveillant mais confrontée à la misogynie de ses autres collègues, elle va enquêter sur le gourou d'une église sataniste. Et autant cette église n'a rien de sérieux, faisant cela avant tout pour le spectacle et l'argent, autant le gourou est intelligent et fascinant, à même de déstabiliser la jeune policière.
Le graphisme de Lucas Varela se rapproche ici de la ligne claire, avec une couverture qui rappelle même celles de Philippe Berthet. Mais il a son propre style mélangeant des décors esthétiques et à la colorisation étudiée avec des personnages aux visages moins réalistes. Le résultat est élégant, agréable à la lecture, et doté d'une bonne mise en scène.
Le lecteur est très vite plongé dans ce polar au cadre historique assez marqué. La ville de San Francisco y est un personnage à part entière, ainsi que tout l'ambiance qui y régnait dans les années 60, entre conservatisme américain d'une part et attrait pour la nouveauté et la liberté de penser d'autre part.
Si le pitch initial laisse penser à une sombre histoire de serial-killer et d'ésotérisme, la manière réaliste mais aussi volontairement ridicule dont est tournée la secte sataniste du principal suspect apporte une dose de fraicheur et d'originalité à l'histoire.
Les personnages sont très bons, qu'il s'agisse du vieux briscard un peu paternaliste, du gourou extravagant mais cultivé, ou de l'héroïne elle-même. Celle-ci se révèle troublante : très mutique, posée et visiblement intelligente, elle endure sans sourciller les moqueries de ses nouveaux collègues tout en donnant l'impression de cacher ses motivations, notamment dans son rapport à son père suicidé et avec son nouveau partenaire à qui elle reproche d'avoir abandonné ce dernier au pire moment alors qu'ils étaient amis. Le gourou semble d'ailleurs en savoir beaucoup à ce sujet, s'attachant à l'héroïne pour une raison mystérieuse, quitte à la mettre à mal alors qu'elle pensait être maitresse de la situation.
J'ai hâte de lire le second tome pour constater si la conclusion de l'enquête est aussi réjouissante. |
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