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  monastorio
| L’autobio, c’est très joli et ça a parfois donné des choses magnifiques comme les très beaux « Journal d’un album » ou le difficile « journal » de Neaud.
Mais le risque c’est qu’au delà de la communauté lecteur-auteur, parfois ça se regarde juste le nombril, et c’est chiant. Le Carnet de Craig, c’est ça, c’est chiant.
Pourtant, il y a matière à faire un truc passionnant : quelqu’un qui te parle d’un pays qu’il découvre, un américain qui plus est, qui te parle du décalage culturel avec la France, puis avec le Maroc, voilà un sujet riche.
Oui mais voilà, Craig, lui il te préfère te raconter tous ses amis de France qu’il a et qu’on se réjouit bien de savoir comment qu’il a plein de potes. Alors, Craig il est copain avec Blutch, il est copain avec Lewis, autant te dire qu’il est copain avec toute la bande-dessinée (enfin… celle qui compte). Bref on va vite se retrouver dans un nouveau festival de name-droping, sans compter que Craig, qui est un garçon modeste, il sait pas sélectionner les noms qui font frétiller le lecteur de bd indé : il te balance les noms des attachés de presse de Casterman, de son ami Valéry, le libraire de la Comèthe de Cartage, et puis c’est dommage qu’il connaisse pas le nom du boucher du coin, sinon on y avait droit.
Ouah, tous ces amis qu’il a Craig, trop bien.
Puis Craig va au Maroc. Mais là, hop, rien ne va plus, parce que Craig il est pas bien dans ses babouches. Ooooooh, pov’ Craig.
Bah oui, parce que Craig, il a laissé son ex au pays, et que son petit cœur souffre. Heureusement rassurez-vous, après avoir chialé son ex douloureuse tout l’album, Craig finit par se taper une gonzesse en Espagne et là, avec elle, « il décide de faire quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait ni l’un ni l’autre ». Sodomie ou ejac faciale ? On en saura pas plus, Craig est un gentleman.
Bref, le premier degré désarmant qui faisait la force du « Blankets » et qui collait bien à cette histoire d’adolescence, l’époque par excellence où on n’a aucun recul, Craig l’a gardé, et cela semble hélas faire partie de son fond de commerce.
Alors bien sûr, c’est toujours très bien dessiné, mais bon, pour un truc complaisant qui raconte rien finalement, c’était dommage d’en faire un livre, on aurait pu en faire des cartes panini, je suis sûr que ça aurait bien marché.
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