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| Juillet 1943. L'Italie pressent sa défaite lors des premiers débarquements alliés dans le sud, mais refuse encore la capitulation. Dans ce moment charnière, le lieutenant Giorgio Chiesura commence un journal. De Venise à Caltanissetta, il narre son voyage pour rejoindre le reste de son unité sur le front sicilien à travers un pays en déroute. Lucide quant à la défaite de son pays, le jeune appelé témoigna du désarroi qui s'empare des soldats redevenant peu à peu simplement des hommes , prisonniers du mécanisme absurde de la guerre. |
  THYUIG
| Giorgio Chiesura est un jeune lieutenant de l'armée italienne. Suite au débarquement allié en Sicile, il décide de conclure sa permission afin de rejoindre son unité sur le front.
Pourtant, en fait de front, il n'y trouve qu'une armée italienne réduite à l'éparpillement en petits bataillons, dirigée par des officiers tous moins au fait de la situation les uns que les autres. En somme, il rejoint une armée à la déroute.
Piero Macola est un grand dessinateur et il n'est pas étonnant qu'Igort ait choisi d'éditer chez Coconino cet "Aller simple" tant son trait et celui de Macola se rejoigne sur bien des points. Tout d'abord par la clarté du coup de crayon, Macola va à l'essentiel, réduisant par moment ses personnages à leur seule silhouette. Ensuite, le choix des couleurs est déterminant, relevant subtilement le récit par des ambiances jaunes, ocres puis bleues ou même grises lorsque le rêve rejoint la planche.
On pense à "La guerre d'Alan" dont la trame partage avec cet "Aller simple" les mêmes veines. L'absurdité du conflit, l'enrôlement de jeunes gens dont les préoccupations sont à mille lieues du front, la poésie de certaines planches, tout cela fait de cet album un concentré d'élégance.
A noter que le travail d'édition effectué par Vertige Graphic est magnifique, tant sur le choix du papier que sur la taille du format. Très beau travail.
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alban
| Aller simple
Il y a des éditeurs qui sortent des BD qu’instinctivement on ne peut que feuilleter. C’est le cas de Vertige Graphic chez qui j’avais beaucoup aimé Rapokam Java, Fax de Sarajevo ou Ghost World.
Pour une fois je vais commencer par vous parler du dessin de Marcola qui pour une première BD parue en France nous gratifie d’un coup de maître. Marcola illustre sa BD aux deux ambiances distinctes avec l’utilisation la ligne claire pour les scènes ‘ordinaires’ et d’autre le fusain pour les scènes sur le front, associés à une mise en couleur bichromique et nous sommes plongés dans une ambiance en parfaite symbiose avec le récit. Marcola joue avec la bichromie tout au long de l’album, tantôt il utilise les tons ocres, tantôt des scènes bleutées, tantôt il nous plonge dans l’obscurité via du noir et blanc pour les scènes les plus sombres. Associés à la qualité du papier (habituel chez Vertige Graphic) il y a tous les éléments pour combler quelqu’un comme moi.
Maintenant parlons un peu du scénario, là Marcolla excelle pour nous présenter une guerre qu’il ne nous livrera jamais ‘en direct’. Très habillement il nous maintient toujours un peu éloigné de la ligne de Front pour nous parler de la fin de la seconde guerre mondiale en Italie. Il nous fait découvrir la vie d’un Lieutenant italien qui ne croit plus à une autre issue que la défaite de son camp, l’évolution des sentiments à l’encontre des anciens alliés allemands qui se sont transformés en force d’occupation. L’envie de ce Lieutenant de retrouver sa famille car cette guerre n’est plus vraiment celle de son pays. Marcolla nous présente dans ce splendide ouvrage une vision de la guerre qu’on avait rarement eu l’occasion de découvrir et le journal intime de l’un de ces pions dont on se sert pour mener une guerre. |
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