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| Alger, fin janvier 1962. Sur l’une des plages de la ville, on retrouve les cadavres nus de deux jeunes gens enlacés. Elle est européenne, lui arabe. Il est émasculé et son dos arbore, gravées au couteau, les trois lettres « OAS ». Exécution presque ordinaire au titre du nettoyage ethnique, comme on pourrait le penser en ces temps plus que troublés ? Ou bien l’assassinat de Mouloud et d’Estelle cache-t-il autre chose ? S’échappant de la terne routine de son commissariat de Bab El Oued, l’inspecteur Paco Martinez mène l’enquête flanqué de l’irascible Choukroun, le vieux flic juif qui lui sert de mentor. Rythmées par les plasticages et les règlements de compte, qui ne cessent d’empoisonner un peu plus une atmosphère déjà irrespirable, leurs investigations les conduiront dans les coulisses et les arrières cours bien peu reluisantes de la grande ville, entre passions politiques, affairisme, banditisme, moeurs dissolues et violence omniprésente. Oui, décidément, Alger la blanche pourrait tout aussi bien s’appeler Alger la noire… |
  rohagus
| Alger la noire est un polar noir à l'ancienne, une enquête policière sans concession avec meurtres, histoires de moeurs, ripoux et dialogues désabusés. Sa particularité : son décor, celui de l'Algérie de 1962 en plein conflit entre OAS, FLN et barbouzes venues de la métropole. Les plastiquages et les règlements de compte ponctuent alors la vie d'Alger dont beaucoup d'habitants commencent à fuir pour aller chercher refuge en France avant de perdre la vie.
J'ai apprécié ce cadre historique. Je le savais déjà mais je connais vraiment très mal les événements d'Algérie et cela s'est encore confirmé ici. J'ai donc trouvé instructif d'être plongé en leur sein par le biais de cette BD qui met en scène un jeune policier pied noir d'origine espagnole n'ayant choisi aucun camp, ni de l'OAS ni du FLN. J'ai découvert pas mal de choses et surtout l'ambiance de l'époque, même si je sais que j'ai encore pas mal à apprendre sur le sujet.
Le dessin de Ferrandez est en outre très agréable et joliment adapté au sujet, à ces lieux et à cette époque, comme il l'a déjà prouvé tout au long de sa série Carnets d'Orient.
Concernant l'enquête en elle-même, maintenant, je n'ai pas vraiment été captivé. Il faut savoir que je ne suis pas amateur d'enquêtes policières réalistes. Je m'y perds souvent très vite dans les nombreux protagonistes et leurs divers noms que j'ai tendance à mélanger. Et leurs dénouements me déçoivent souvent car j'ai la plupart du temps perdu le fil longtemps auparavant, ne m'intéressant pas aux histoires de haines, de vengeances et de secrets familiaux. Ce fut encore plus ou moins le cas pour l'histoire de cette bande dessinée. Les personnages sont relativement originaux mais je ne m'y suis que moyennement attaché. Enfin, l'aspect enquête en elle-même ne m'a pas passionné, et sa conclusion avec son lot massif d'explications en à peine quelques planches, non plus.
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