Basé sur les écrits d’Albert Londres, « L’homme qui s’évada » renoue avec la tradition des grands reportages qui, avec le temps, ont acquis le statut de document historique.
« Au bagne » est le titre du recueil dans lequel l’écrivain-journaliste réunit tous les articles qu’il écrivit au retour de son voyage à Cayenne, à la découverte de l’univers pénitentiaire du début du XXème siècle. C’est la base du récit de Laurent Maffre. Il y décrit en détail la vie des forçats au bagne, en dénonce l’abjection, avant de s’attacher au destin exceptionnel d’un condamné injustement incarcéré qui tentera de se faire« la belle ».
Le graphisme sans fioritures de Laurent Maffre oscille entre le Tardi d’hier et le Pellejero d’aujourd’hui. Même ses imperfections retranscrivent à merveille la moiteur tropicale dans laquelle évoluent les personnages. Le noir et blanc contribue à donner au récit une puissance que l’on ne retrouve que dans les histoires que l’on sait être vraies, celles qui se nourrissent des destins douloureux.