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| Pâques 1353
Les fidèles de Lirey, un petit village champenois, vénèrent pour la première fois ce qui va devenir la relique la plus célèbre et la plus controversée de la Chrétienté : le Saint Suaire, linceul qui aurait enveloppé le corps du Christ à la descente de la croix.
Luc, un jeune sculpteur, se trouve à Lirey en cette période pascale pour y finir une œuvre commanditée par le seigneur de Charny, un chevalier respecté et influent qui vient de financer la nouvelle église collégiale. Il ignore encore quels sérieux ennuis va lui attirer son talent de sculpteur…
Trois Christs, c’est trois fois cette même Semaine sainte de 1353.
Trois fois les mêmes personnages qui évoluent dans les mêmes lieux.
Trois fois le Saint Suaire qui apparaît enfin au grand jour.
Mais chacun de ces trois récits est très différents :
hypothèse n°1
DIEU EXISTE
Le suaire est-il saint, vrai et miraculeux ?
hypothèse n°2
DIEU N’EXISTE PAS
Le suaire est-il un faux, né dans le sang ?
hypothèse n°3
DIEU EST RADIOACTIF
Le suaire ne serait-il qu’un sujet ésotérique à la mode ? |
  rohagus
| Une BD qui s'attache à l'histoire du suaire de Turin avec un beau dessin et un souci des détails historiques et scientifiques, voilà qui est intéressant.
Cet album l'est d'autant plus par son concept qui consiste à raconter trois fois la même semaine sainte s'étant déroulée en 1353 dans le village champenois de Lirey avec trois hypothèses ou points de vue différents à chaque fois. La première, la version dévote, celle mettant en scène un miracle divin ayant amené le suaire à être dévoilé au peuple français en cette église. La seconde, la version iconoclaste et réaliste qui veut qu'il s'agisse là d'une pure machination de personnages sans scrupule. Et la dernière, une version à mi-chemin entre fantastique et réalisme où l'origine du suaire est bien trouble.
Pour insister sur cette particularité, les auteurs font le choix de réutiliser autant d'images, d'éléments de dessins et de dialogues similaires, même si leur ordre d'apparition diffère, d'une version à l'autre, pour bien montrer qu'avec les mêmes éléments l'histoire peut être racontée de bien des manières.
Pour ne rien gâcher, comme dit plus haut, le dessin est très appréciable. Le prologue et l'épilogue sont dans un beau noir et blanc, imitant parfois le style de gravures anciennes. Et le récit en lui-même est en couleurs, d'un graphisme certes moins détaillé mais très joli et lumineux.
Tout aurait donc pu être pour le mieux, mais j'ai hélas peu apprécié cette bande dessinée. La faute essentiellement à une narration décousue qui découle des choix faits par les auteurs.
La première histoire passe relativement bien même si sa ferveur chrétienne la rend naïve et peu intéressante. En outre, le fait que chaque dialogue ou presque soit numéroté pour bien montrer qu'on les retrouve dans les histoires suivantes a gêné ma lecture, me faisant en permanence sortir de l'histoire.
Mais c'est dès la deuxième histoire que la réutilisation d'images et de dialogues commence à sonner faux. Régulièrement, j'ai eu l'impression d'une narration artificielle, avec des passages et des dialogues inutiles ajoutés pour coller au concept. Qui plus est, les personnages paraissent bien caricaturaux, notamment le comportement criminel du sculpteur qui parait bien rapidement rendu fou et assassin par la mission qui lui a été confiée.
Quant à la troisième histoire, elle m'a encore moins convaincu. Là aussi, la narration est rendue bancale par les images et textes réutilisés. On dirait régulièrement que la BD n'a pas été dessinée pour ce récit, que c'est juste un assemblage d'images qui collent plus ou moins (souvent moins que plus) aux dialogues. D'autant plus que le scénario de ce troisième récit alternatif est bien étrange, ne tenant la route ni sur le plan réaliste ni sur le plan fantastique.
C'est bien dommage car le sujet, le concept et le dessin sont tous les trois bons. Mais le rendu parait informe et on en vient à se demander où voulaient en venir les auteurs. Car si l'origine du suaire de Turin est mystérieuse, ces trois récits, même soutenus par les intéressants prologues et épilogues, n'apportent pas grand-chose à l'affaire.
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